Henry VI, Cycle 2: Une fresque époustouflante animée par le brillant Thomas Jolly. Théâtre des Gémeaux, Sceaux, du 3 au 14 décembre 2014.

Par Estelle Rivier-Arnaud
Publication en ligne le 19 février 2015

Texte intégral

1Est-il besoin de le rappeler ? Depuis 2009, année où il entrevoit de mettre en scène les trois parties du Roi Henry VI de Shakespeare, Thomas Jolly offre à la nation un spectacle étourdissant de 8 heures, puis 13 heures et enfin 18 heures ! Il a su surmonter les multiples obstacles, qui vouent à l’échec les créations trop ambitieuses, en créant un feuilleton théâtral que l’on vient voir, puis revoir, afin de retrouver les vingt-et-un acteurs nous conter cinquante ans d’histoire avec toujours la même énergie.

2Après le succès rencontré au TNB, où le spectacle a été créé, et suite à son passage au Théâtre des Gémeaux en 2013, la presse est dithyrambique. Évoquant tour à tour « l’orgie de spectacle » (Rue89), « la fête haletante du théâtre » (Le Monde), « le marathon Shakespeare » (Ouest France) que constitue ce rendez-vous théâtral, les journalistes rendent hommage au travail acharné d’un jeune homme, Thomas Jolly, mais aussi de toute une équipe d’artistes et de techniciens qui se sont voués corps et âmes à ce projet depuis cinq ans. L’intégrale des quatre épisodes, constituant les cycles 1 et 2, a été donnée au Festival d’Avignon au cours de l’été 2014. Les trois pièces réunies comprennent quinze actes, soixante-dix-huit scènes, cent-cinquante personnages, dix-mille vers qu’entrecoupent quelques passages en prose, et donnent lieu à dix-huit heures de spectacle en continu. Pendant près d’une journée, on vit, on mange et on veille au rythme de cette saga royale et sanguinaire. Jamais on ne s’endort.

3Pour le cycle 2, présenté au Théâtre des Gémeaux en décembre 2014 et prévu en mai 2015 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe1, l’entrée en scène de la Rhapsode (Manon Thorel) est immédiatement acclamée. Ce personnage truculent, inventé pour la cause, résume les épisodes précédents dans une langue mêlant humour et poésie. Elle n’hésite pas à se moquer des costumes, de la direction d’acteurs, des faibles moyens dont dispose la troupe, mais, en maîtresse de cérémonie, elle sait aussi donner l’élan à ce qui va suivre en ménageant le suspense et en préparant le public à un spectacle de sang, de guerres et de gloires perdues ou conquises.

Épisode 3

La rébellion de Jack Cade

4Dans ce troisième épisode (trois heures de spectacle avec entracte), nous sommes en 1450 : une violente bataille éclate en mer, au large du Kent, nom écrit en majuscules sur le sol. Des bateaux miniatures défilent devant le rideau de scène et des éclairs lumineux confèrent un caractère tragique à ce tableau pourtant dérisoire ; on perçoit des silhouettes dissimulées derrière des rideaux agités comme s’il s’agissait de voilures. Pendant l’assaut par des corsaires, le Duc de Suffolk (Damien Avice) est fait prisonnier puis est décapité. Sa tête est présentée au public au bout d’une lance. Ce sera la première d’une série.

5Comme pour marquer la rudesse des temps, emboîte le pas à cette scène d’horreur l’arrivée fracassante de Cade (Nathan Bernat), le chef des rebelles, et de ses acolytes. Affublés d’un accoutrement moderne, de rouge et de noir, ils font songer à un groupe métal, avec leurs chevelures extravagantes ou leur crâne rasé.

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Jack Cade (Nathan Bernat) et ses acolytes. Épisode 3

© Photo : Brigitte Enguerand

6D’autant que le jeu est rythmé par une musique assourdissante pendant laquelle Cade hurle des phrases de haine dans un micro (le son est volontairement saturé) avant que ses complices ne reprennent en cœur « Come on ! », avec la même fureur. Pour mieux encore rallier ses troupes, Cade s’exprime dans un haut-parleur, tandis que passe une femme nue portant sur son dos une pancarte : « À bas face public » ! Non sans ironie, ceci fait allusion au jeu frontal que les comédiens sont obligés de tenir la plupart du temps pour être entendus et reconnus puisqu’ils jouent de multiples personnages et déclament de nombreux monologues.

7Cade, manipulé par York, entend conquérir la couronne dont il se dit l’héritier légitime. Aux portes de Londres, affiché en lettres grossières sur l’échafaudage qui symbolise les fortifications de la ville (ce système existait déjà dans le cycle 1), il exhorte le peuple à se rallier à sa cause. Buckingham (Johann Abiola) et Clifford (Jean-Marc Talbot), fidèles sujets du roi, ne parviennent pas à l’arrêter et à contenir la révolte. Jack Cade remporte la conquête et devient Lord Mortimer. C’est la débâcle. La Cour fuit la capitale, devenue le tableau déplorable de scènes de viols, de pillages, de mises à mort : un nourrisson est massacré dans sa poussette ; des pendaisons ont lieu en ombres chinoises ; on entend des voix d’enfants. Âmes sensibles, s’abstenir ! Il est vrai que nous sommes au théâtre, mais ces images violentes ne peuvent laisser indifférent. Pendant ce chaos général, Lord Say (Alexandre Dain), le trésorier du royaume, est capturé.  Sa torture est accomplie derrière des rideaux sur lesquels le sang jetéqui gicle signale qu’elle est fatale au sujet, pourtant innocent :

Say […]
À qui ai-je fait du tort, pour que vous vouliez ma mort ?
Ces mains sont pures de sang innocent,
Ce cœur, de pensées déloyales et perfides.
Oh ! Laissez-moi la vie2 !

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Cade prenant possession des remparts de Londres

© Photo : Nicolas Joubart

8Au cour de sa retraite, la Reine Marguerite (Charline Porrone) accouche d’un fils, Édouard. Le roi (Thomas Germaine) se lamente cependant de son triste sort : héritier du trône à neuf mois, il aspire à n’être qu’un simple sujet. Et même s’il apprend bientôt que Cade a fui Londres, l’arrivée de York et de son armée assombrit son horizon et l’inonde de désespoir.

9Une nouvelle incursion de la Rhapsode permet le nettoyage du plateau souillé de rouge, d’eau et d’accessoires hétéroclites. Le décor présente alors un lieu champêtre (malgré un décor toujours très épuré) où Cade a trouvé refuge après quelques jours de cavale et de disette dans les bois. Il s’agit du « jardin d’Iden », ainsi que le précise un écriteau. L’allusion à un jardin célèbre fait sourire. Iden (Geoffrey Carey) entre avec ses disciples en chantant « Somewhere Over the Rainbow », chanson notoire interprétée par Judy Garland dans le Magicien d’Oz. Le ton est donc visiblement plus léger et satirique  que lors de la première partie… quoique…

10Comme pour signer la victoire du Bien sur le Mal, Iden tue Cade. Les hommes d’Iden vêtus de noir , encerclent alors le corps et, tels des corbeaux (on entend des croassements en fond sonore), se jettent sur leur proie pour l’achever. Dans Henry VI, les revers de fortune sont rapides et l’alternance des vices et des vertus constante. D’ailleurs, alors même que le roi est débarrassé du rebelle, voici que le Duc d’York, rentré tout juste d’Irlande dont il porte le symbole, se déclare roi légitime.

Saint-Albans, 1455

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La mort du vieux Clifford (Jean-Marc Talbot)

© Photo: Nicolas Joubard

11Bien vite, un nouveau soubresaut oppose la maison d’York à celle des Lancastre. Dans la plaine de Saint-Albans, Buckingham, Sommerset et le vieux Clifford affrontent Richard, Warwick et Salisbury, et autres partisans de la rose blanche. La scène est alors plongée dans une lumière rouge aveuglante au sein de laquelle se découpent des tunnels, sortes de vortex, laissant apparaître la silhouette des combattants. Afin de permettre au public de repérer ceux qui s’expriment martialement, le nom du personnage s’affiche en lettres lumineuses sur le cadre supérieur de la scène. La musique rythme les confrontations. Bientôt, les hommes découvrent leurs morts : dans un monologue poignant, le jeune Clifford (Martin Legros) se lamente sur la dépouille de son père qu’il venge aussitôt en tuant Salisbury (Pier Lamandé). Pendant ce temps, Henry s’est réfugié à Londres, mais cette bataille n’est que le début de ce qui, dans l’histoire, se nommera ensuite « La Guerre des Deux-Roses ».

12Après l’entracte, la fin de l’épisode 3 s’intitule « La dent de vipère », et pour cause. Fort de sa victoire, York s’empare du trône. Il revendique son droit : descendant de Richard II, démis de ses fonctions par Henry IV de Lancastre, il veut recouvrer ses droits. Une confrontation a alors lieu avec Henry, qui, malgré la colère de Marguerite, accepte un marché : après sa mort, York puis ses fils seront les héritiers légitimes du trône, et non pas son propre fils Édouard. Pour les partisans de la rose rouge, c’est la consternation.

13Toute de cuir vêtue, la reine, toujours aussi combattive, lève alors une armée afin d’assiéger York chez lui. Le praticable, qui sert habituellement de remparts, s’est converti en un intérieur coquet. Malgré ses prières, Rutland, le quatrième fils de York (Antonin Durand), est sacrifié puis suspendu à un porte-manteau par le jeune Clifford. York (Éric Challier) est également fait prisonnier. Sa mise à mort sera exemplaire : encordé, son corps est transpercé par les lames de Clifford et de Northumberland, sous les yeux de Marguerite qui se montre insensible devant les injures qu’il profère à son encontre. En cet instant, nous n’éprouvons cependant aucune compassion pour la reine dont la perfidie est extrême puisque c’est elle qui a incité York à l’invective en lui tendant un mouchoir taché du sang de Rutland. En revanche, on apprécie une fois encore la belle plume de Shakespeare3 ainsi que la prestation d’Éric Challier.

York […].
Eh bien, tes désirs sont exaucés.
Car le vent furieux pousse devant lui les incessantes averses,
Mais lorsque la furie s’apaise tombe la pluie.
Ces pleurs sont les obsèques de mon bien-aimé Rutland,
Et chaque larme crie vengeance pour sa mort,
Contre toi, cruel Clifford, et toi, perfide Française4.

14Une pluie tombe alors des cintres sur le cadavre de York. Dos au public, Marguerite, « la dent de vipère », lui scie la tête car les autres n’ont pas osé, trop émus qu’ils sont par les paroles d’un père injustement meurtri. La tête de York sera exposée sur une pique en trophée de la victoire des Lancastre. Trois heures de spectacle s’achèvent sur cette tension que même la Rhapsode ne vient pas soulager…

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York décapité et exhibé en haut d’une pique

© Photo : Brigitte Enguerand.

Épisode 4

Point de répit pour les Grands du royaume

15Après avoir laissé le temps aux comédiens de souffler et se rassasier, le public est prêt à poursuivre ce véritable marathon shakespearien. Outre le spectacle qu’il offre à l’oreille et à la vue, ce dernier donne l’occasion d’explorer l’histoire de nouveau et de tracer des ponts entre les pays ainsi qu’entre les divers souverains d’Angleterre. Lors du cycle 1, Thomas Jolly nous avait habitués à réviser la chronologie par le biais d’arbres généalogiques souvent cocasses, toujours très utiles, tant il est vrai que cette période est chargée en rebondissements. Dans ce deuxième cycle, nous entrevoyons les querelles de pouvoir à venir car les trois fils restant de York, Édouard, Georges et Richard, entendent se venger de Marguerite.

16Sur l’échafaudage, « YORK » se lit alors. Warwick rassemble les troupes pour lutter aux côtés des trois frères. Dans un magnifique monologue, Henry se lamente de tels massacres, lui qui aspire à observer le temps qui passe et n’être qu’un berger menant une vie paisible – « Ah ! quelle vie ce serait là ! Si douce ! Si plaisante5 ! » . En ce moment intime où Thomas Germaine, interprète du rôle-titre, est assis sur l’estrade dans un faisceau de lumière rouge, on perçoit l’affliction du souverain tiraillé entre son désir de régner avec justesse et sa faiblesse intérieure qui le poursuit tout comme ses rivaux.

17D’autres moments emprunts d’une semblable tristesse poétique attendent le spectateur : dans le combat sanglant opposant les fils d’York à l’armée de Marguerite, les hommes d’un même camp s’entretuent par erreur. Un fils tue son père ; un père s’aperçoit trop tard qu’il a sacrifié son fils par mégarde. Les vortex lumineux qui aveuglent la salle rendent compte du désordre régnant sur le champ de bataille. Le camp yorkiste en sort victorieux, d’autant qu’il a obtenu la tête du jeune Clifford, trophée arboré au bout d’une pique. « Mesure pour mesure », entend-on, car selon les trois frères, ce n’est que justice après le sort semblable qu’avait réservé Clifford à leur père York et à leur jeune frère Rutland. Édouard, fils aîné du duc d’York, va se faire couronner à Londres ; Georges est fait Duc de Clarence, Richard, Duc de Gloucester, mais ce dernier n’entend pas en rester là...

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Un fils découvre le cadavre de son père qu’il a tué par erreur.

© Photo : Brigitte Enguerand

18Après une incursion de la Rhapsode qui permet de détendre un peu l’atmosphère, le décor nous transporte en France où la reine Marguerite et son fils Édouard sont venus quérir le soutien de Louis XI tandis qu’Henry s’est réfugié en Écosse. Comme dans le cycle I où Jeanne et le dauphin, futur Charles VII, étaient ridiculisés tant par la plume de Shakespeare que par les costumes de Jolly, la cour de Louis XI n’est pas épargnée. À l’intérieur du praticable, le roi est entouré de son épouse, Charlotte de Savoie interprétée par un homme (Éric Challier), et de la princesse Bonne (Manon Thorel), célibataire en mal de mari. Cette cour d’apparence frivole accorde son soutien à Marguerite dès lors qu’elle apprend l’union prochaine du roi Édouard et d’Élisabeth, jeune veuve du seigneur Grey. Grâce au praticable, nous est présenté en alternance ce qui se passe d’un côté et de l’autre de la Manche. Alors que les troupes françaises font route vers l’Angleterre et que Warwick se rallie à la cause d’Henry, Richard exprime son rêve de pouvoir dans un somptueux monologue. « L’histoire bégaie », s’excuse la Rhapsode, revenue à l’avant-scène annoncer l’entracte.

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La Rhapsode (Manon Thorel)

© photo : Brigitte Enguerrand/Divergence images

Rebondissements multiples et suspense digne d’un thriller

19Dans cette ultime partie qui doit durer une heure trente, ni les comédiens, ni les spectateurs ne sont épargnés car les dés jetés n’ont pas encore révélé le gagnant de ces querelles : Clarence, qui a fait allégeance à Warwick, fait prisonnier son frère Édouard ; Henry VI récupère sa couronne tout en avouant son désir de pénitence et de retrait. Les effets d’éclairage rythment la scène. Soudain, un téléphone rose, disposé sur le plateau, sonne. Un héraut en patins à roulettes annonce qu’Édouard est parti chercher du renfort en Belgique. Warwick organise la défense devant un Henry dépourvu, incapable d’agir. À mesure que le pouvoir change de mains, les emblèmes yorkistes et lancastriens alternent : soleil d’un côté, sphères enchâssées de l’autre. Bientôt, la neige tombe des cintres sur les remparts de Londres où Warwick s’est réfugié. Au loin, on entend des chiens aboyer.

20Les combats sont orchestrés par les éclairs de lumière et les rubans rouges et blancs qui s’entremêlent entre le praticable divisé en deux pour symboliser les chevauchées mortelles. Alors que les York prennent le dessus, le jeune prince Édouard est tué. Marguerite s’évanouit puis plaide un même sort, mais tous s’y refusent. Son deuil n’en sera que plus terrible. Pendant ce temps, Richard, repart vers Londres pour y faire « un noir souper » car « c’est dans la mort, qu’[il] trouvera sa gloire », entend-on en voix off.

21Les têtes tombent au fur et à mesure : Warwick (Gilles Chabrier) est tué par Édouard, le marquis de Montagu (Pierre Lamandé) est également assassiné. Henry attend son sacrifice. Alors, tel un rapace guettant sa proie, Richard de Gloucester, travesti en ange noir, s’avance vers Henry entre les barreaux des échafaudages. Une fois le meurtre accompli, des rubans rouges tombent des cintres. Premier crime d’une longue série qui mènera au trône celui qui « estime n’être rien tant qu’il ne [sera] pas tout. »

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Richard, Duc de Gloucester (Thomas Jolly)

© Photo : Brigitte Enguerand/Divergence images

22Édouard IV récupère le trône, ce qui donne lieu à une scène de liesse avec, en guise de divertissement, une pantomime. « Une joie durable » est proclamée par le roi qui savoure sa gloire. La cour l’entoure. Le praticable pivote à 180°. Musique, brouhaha de rires, ambiance conviviale… Cela est sans compter Richard, qui observe la scène en retrait, avant de s’avancer vers le public et livrer son ultime monologue :

Eh bien, moi, en ce temps de paix alangui à la voix de fausset,
Je n’ai d’autre plaisir pour passer le temps
Que d’épier mon ombre au soleil,
Et de fredonner des variations sur ma propre difformité.
Et donc, si je ne puis être l’amant
Qui charmera ces jours si beaux parleurs,
Je suis déterminé à être un scélérat,
Et à haïr les frivoles plaisirs de ces jours6.

23Et de transformer le mot FIN inscrit sur le praticable en RIII, ce monologue n’étant en réalité que l’ouverture de Richard III de Shakespeare, nouvelle épopée criminelle.

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Ovation à la Piccola Familia, Festival d’Avignon, juillet 2014..

© Photo : DE.M

24Cette fin flamboyante entraîne immédiatement les acclamations du public,  debout, subjugué par l’énergie et l’inventivité de cette jeune compagnie, la Piccola Familia, prometteuse dans son désir d’unir théâtre et fête, ambition et partage, Histoire et contemporanéité7.

Notes

1  Cela est sans nommer les autres représentations en province où il est encore possible d’assister à l’intégrale. C’est le cas de Poitiers qui recevra le spectacle du 5 au 15 février 2015, Le Tap - Théâtre Auditorium de Poitiers. En savoir plus sur : http://86.agendaculturel.fr/theatre/poitiers/le-tap-theatre-auditorium-de-poitiers/henri-vi.html#4CVu5LtbKQQ52LHJ.99

2  Traduction de Lines Cottegnies, William Shakespeare, Histoires I (Œuvres complètes, III), Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2008, p. 437. Dans le texte original :
« Whom have I injur’d, that ye seek my death?
These hands are free from guiltless bloodshedding,
This breast from harbouring foul deceitful thoughts.
O, let me live! » (2 Henry VI, IV.7.94-97).

3  C’est la traduction de Line Cottegnies qui a servi à la mise en scène de Thomas Jolly. Déjà publiée dans la collection de La Pléiade, cette traduction vient de paraître dans la revue L’Avant-Scène théâtre, 2014, 170 p.

4  Traduction de Lines Cottegnies, op. cit., p. 539. Dans le texte original: “[…]. Why, now thou hast thy will,
For raging wind blows up incessant showers,
And when the rage allays, the rain begins.
These tears are my sweet Rutland's obsequies,
And every drop cries vengeance for his death
'Gainst thee, fell Clifford, and thee, false Frenchwoman.”
(3 Henry VI, I.4.144-149)

5 Ibid., p. 581. Dans le texte original : « Ah, What a life were this! How sweet! How lovely! » (3 Henry VI, II.5.41).

6 Ibid., p. 751. Dans le texte original :
« Why, I, in this weak piping time of peace,
Have no delight to pass away the time,
Unless to spy my shadow in the sun,
And descant on my own deformity.
And therefore, since I cannot prove a lover
To entertain these fair well spoken days,
I am determined to prove a villain,
And hate the idle pleasures of the day » (Richard III, I.1.24-31).

7  Informations complémentaires : Site de La Piccola Familia : http://www.lapiccolafamilia.fr
Dates de tournée : Equinoxe, scène nationale de Chateaurous : 8 mars (Cycle 1)
Odéon-Théâtre de L’Europe (Paris) : du  2 au 17 mai (Cycles 1 et 2)
Opéra de Rouen – Théâtre des Arts : 20 juin (Intégrale).

Pour citer ce document

Par Estelle Rivier-Arnaud, «Henry VI, Cycle 2: Une fresque époustouflante animée par le brillant Thomas Jolly. Théâtre des Gémeaux, Sceaux, du 3 au 14 décembre 2014.», Shakespeare en devenir [En ligne], Adaptations scéniques de pièces de Shakespeare, N°7 - Saison 2014-2015, L'Oeil du Spectateur, mis à jour le : 17/02/2022, URL : https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=774.

Quelques mots à propos de :  Estelle Rivier-Arnaud

Estelle Rivier est agrégée d’anglais et maître de conférences à l’Université du Maine, Le Mans. Elle a publié sa thèse, L’espace scénographique dans les mises en scène contemporaines des pièces de Shakespeare, (Peter Lang, 2006), Shakespeare dans la maison de Molière (PUR, 2012), Shakespeare in Performance (co-édition avec Eric C. Brown, Cambridge Scholars Publishing, 2013). Ses articles traitant du rapport entre script élisabéthain et mise en scène contemporaine ont été publiés dans Les Cahiers ...