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« The Testimony of Several Poets of that Age » : filiation(s) et affiliation(s), ou le cas de Richard Brome (1590 ?-1652)
Par Athéna Efstathiou-Lavabre
Publication en ligne le 18 décembre 2012
Résumé
This article is a study of the « testimony » concerning the filiation and affiliation of Richard Brome (1590 ?-1652) and his œuvre. By drawing on Bromean criticism, it looks back on the original bond between Brome and Ben Jonson, one of « father » and « son », and also on that of Thomas Randolph, one of Brome’s « brothers ». Although unquestionable, Jonson’s sway over early modern dramatists was not unique, as Brome and his contemporaries were immersed in a « culture of borrowing ». The last part of the article focuses on family rivalry and then deals with the recognition that Brome received from both Jonson and « several poets of that age ». The quotations, which originate mainly from paratexts, including prefaces and commendatory verses, among others, are an eloquent testimony to the way in which Brome’s predecessors, contemporaries and successors resorted to metaphorical language, thus creating an authentic rhetoric of filiation.
Cet article étudie des témoignages portant sur la filiation et l’affiliation de Richard Brome et de son œuvre. Il rappelle, en puisant dans la critique, la relation originelle entre Ben et Brome, le « père » et le « fils » – mais aussi un de ses « frères », Thomas Randolph. Or, s’il est incontestable, l’héritage de Jonson n’est pas le seul, car à l’époque moderne Brome et ses contemporains baignent dans une « culture de l’emprunt ». Il est aussi question de la rivalité au sein de la famille littéraire, qui se déchire parfois, puis de la reconnaissance de son père et de ses paires. Les citations provenant d’un appareil para-textuel, incluant entre autres préfaces et éloges, comme autant de témoignages provenant des prédécesseurs de Brome, de ses contemporains, et de ses successeurs, révèlent un langage métaphorique, qui établit une véritable rhétorique de la filiation.
Table des matières
Texte intégral
Greatnesse of name, in the Father, oft-times helpes not forth, but o’rewhelmes the Sonne : they stand too neere one another. The shadow kils the growth ; so much, that wee see the Grand-child come more, and oftner, to be the heire of the first, then doth the second : He dies betweene ; the Possession is the thirds.
Ben Jonson, Discoveries (1640)1
Prologue Gallants and friends-spectators, will ye see
A strain of wit that is not poetry ?
I have authority for what I say,
For he himself says so that writ the play. […]
This being only he
That boasteth not his worth, and doth subscribe
Himself an under-servant in their tribe.
Yet though he slight himself, we not despair
By him to show you what is good and rare2.
1Cet extrait provient du prologue de The Northern Lasse (1629), première comédie conservée de Richard Brome, dont l’œuvre coïncide à deux ans près avec le « règne personnel3 » de Charles Ier. Entre 1629 et 1642, Brome compose seize pièces, dont une en collaboration avec Thomas Heywood. The Northern Lasse fut jouée en 1629 au Globe et au Blackfriars. Elle est publiée trois ans plus tard. Dans le Prologue, considéré comme le porte-parole de Brome, l’auteur témoigne d’une apparente modestie, qu’il conserve durant toute sa carrière4.
2Brome s’abaisse à travers l’emploi du préfixe « under » et du verbe « slight » vis-à-vis de la tribu dont il se revendique pourtant. Mais l’image de soi que l’auteur répand est loin d’être innocente. Dans sa monographie consacrée à Brome, Matthew Steggle souligne : « In prologues, epilogues, and occasional poems, Brome does indeed consistently represent himself as a servant, as culturally belated, and as anything but an intellectual. But in the light of the plays themselves, such calculating self-representation must be taken with a pinch of salt. […] [it is] his own self-invention5 ».
3Au-delà de ce qui semble être une posture, une mise en scène du soi à double lecture, je voudrais m’attarder sur le mot tribe. Selon The Oxford English Dictionary, la première définition de « tribe » renvoie à « 1. A group of persons forming a community and claiming descent from a common ancestor6 ». Si Brome est implicite et se réfère à une tribu sans la nommer, il s’agit bien de « the Tribe of Ben7 », appellation inventée par Ben Jonson (1572 ?-1637) lui-même dans « An Epistle answering to one that asked to be Sealed of the Tribe of Ben », probablement écrit entre 1623 et 1624, mais publié en 1640. Si ce poème est censé sceller l’entrée d’un anonyme dans la tribu, il traite autant de Jonson lui-même que de l’amitié8, notion très importante à l’époque moderne quand il s’agit d’asseoir l’image de soi et la réputation de quelqu’un. Le titre de Jonson révèle un système patriarcal avec une sorte de cooptation : n’y entre pas qui veut ! Il faut être introduit, comme le souligne la forme verbale passive « to be sealed ». Métaphoriquement, le sceau est ce qui « authentifie », ce qui « confirme ». C'est « une marque de fabrique indiquant l'origine9 ». Cette notion du sceau se retrouve d’ailleurs dans le corpus bromien, lors de la seconde version10 du Prologue de The City Wit or The Woman Wears the Breeches (c.1629-1631) : « […] this our comedy, […]The author says has passed with good applause/ In former times. For it was written when/ It bore just judgement and the sealof Ben11». La dette envers Jonson est clairement exprimée, ce dernier approuvant la comédie de son héritier.
4Après avoir rappelé, en puisant dans la critique, la relation originelle entre Ben et Brome, le père et le fils, je reviendrai sur son évolution au moment où la carrière de Brome décolle en 1629, à travers des citations provenant principalement d’un appareil para-textuel12 incluant entre autres préfaces et éloges13, comme autant de témoignages provenant des prédécesseurs de Brome, de ses contemporains, et de ses successeurs. Ces écrits informent le lecteur sur la filiation et l’affiliation de l’auteur et de son œuvre. Dès 1691, dans An Account of the English Dramatick Poets, Gerard Langbaine écrit au sujet de Brome :
As to his worth in Comick Writing, it is not only asserted by the Testimony of several Poets of that Age, in their commendatory Verses before many of his Plays, as Shirley, Decker, Ford, Chamberlain, Sr. Aston Cockain, Alexander Brome, and others : but even Ben Johnson himselfe (who was not over-lavish of Praise) bestowed the following Copy on his Northern Lass, which will weigh against all the Calumnies of his Enemies14.
5Ces témoignages regorgent d’un langage métaphorique qui établit une rhétorique de la filiation.
Premières images de soi ou les prémisses d’une parenté
But for the whole play,
will you ha’ the truth on’t ? (I am looking, lest the poet
hear me, or his man, Master Brome, behind the arras)… (points de suspension ou d’élision ?) (6-8)15
6C’est Ben Jonson qui mentionne pour la première fois le nom de Richard Brome dans The Induction on the Stage dans Bartholomew Fair en 1614. Cette fameuse référence est très souvent citée par la critique, qui s’est déjà beaucoup penchée sur le sens du mot « man », auquel il a été donné essentiellement trois interprétations : serviteur, secrétaire, acteur16. La filiation entre Brome et Jonson est souvent la première chose soulignée. Brome est présenté comme l'héritier de Jonson. Les gloses autour de cette relation entre un père littéraire, poète lauréat en 1616, et son fils apprenti, dramaturge influant des années 1630, ne manquent pas. À titre d’exemple, Joe Lee Davis publie The Sons of Ben : Jonsonian Comedy in Caroline England17 en 1967, dans laquelle Brome est considéré comme « The oldest and most prolific of the Caroline Sons of Ben18 ». La liste d’auteurs19 fournie par Davis n’est guère homogène. Elle comprend en effet des auteurs ayant écrit pour la cour, comme Jasper Mayne (1604-1672), d’autres ayant écrit pour les théâtres londoniens, comme Brome, et d’autres encore ayant écrit pour les deux, comme Thomas Randolph (1605-1635) et William Davenant (1606-1668). On peut s’étonner de trouver Brome et Davenant dans la même liste au regard de la guerre des théâtres – « Second War of the Theatres »20 – qui les a opposé à la fin des années 1630. Disons simplement que l’appartenance à une même famille n’empêche pas les rivalités. Qu’est-ce qui fait qu’un auteur appartient à la tribu jonsonienne ? Lucy Munro montre bien la difficulté à laquelle la critique fait face, vu le nombre de critères possibles : « The question of how one defines the « Jonsonian » is in itself potentially problematic. Is it a question of direct influence ? Of intertexual relationships ? Of connections in terms of theme, characterisation and ideology ? The answer, it seems, is all of the above21 ».
7Jonson devient poète lauréat en 1616. Ce titre éminent lui confère une aura particulière, qui explique que bon nombre de ses contemporains moins prestigieux aient pu souhaiter s’inscrire dans sa lignée. Ilcampe lui-même la posture de l’alma mater à travers les conseils qu’il dispense à ses contemporains sur l’invention littéraire. La sémantique est en effet nourricière et le fait d’emprunter est important22 :
The third requisite in our Poet, or Maker, is Imitation, to bee able to convert the substance, or Riches of an other Poet, to his owne use. To make choise of one excellent man above the rest, and so to follow him, till he grow very Hee : or, so like him, as the Copie may be mistaken for the Principall. Not as a Creature, that swallowes, what it takes in, crude, raw, or indigested ; but, that feedes with an Appetite, and hath a Stomacke to concoct, divide, and turne all into nourishment. Not to imitate servilely, as Horace saith, […]23
8Jonson prône une telle affiliation dramaturgique que l’œuvre de l’affilié doit pouvoir se confondre à celle qu’il a choisi d’imiter. Savoir imiter est d’ailleurs bien la seule qualité que reconnaissent à Brome les critiques les plus sévères au début du XXe siècle, comme Clarence Edward Andrews qui écrit : « (Brome) succeeded purely by imitation […] (his) imitation is not a completely servile copying. » C’est justement ce que la citation de Jonson stipule, « Not to imitate servilely ». Même Ralph J. Kaufmann, qui contribue pourtant à la réhabilitation de Brome, ne peut s’empêcher d’émettre un jugement de valeur, une généralisation abusive, entre les capacités de Jonson et celles de Brome : « One thing must be said bluntly at the outset. Jonson was a genius ; Brome was not. Jonson was a great poet ; Brome was, at best, a competent versifier24 ».Ce type de commentaires n’est guère surprenant au regard du texte qui précède THE WEEDING OF THE COVENT-GARDEN Or, the Middlesex-JUSTICE OF Peace dans l’édition de Five New Playes en 1659 : « An Ingenious Servant, and Imitator of his/ Master, that famously Renowned/ Poet Ben. Johnson25 ».
9 Les pièces de Brome, comme celles de ses contemporains, s’inscrivent dans une continuité, sans aucune velléité de rupture26. Julie Sanders explique : « The language of Caroline drama has its own rich cadences, but that should not prevent us from recognising its continuities with Elizabethan and Jacobean forebears27 ».Elles sont à ce titre emblématiques de ce que Gisèle Venet dénomme une « culture de l’emprunt28 », déjà en vigueur à l’époque de Jonson mais aussi de Shakespeare et qui ne connaît pas de frontière, puisque Molière la pratique également en France29.
10L’affiliation à la tribu n’était pas simplement une question d’imitation textuelle, thématique ou esthétique. Des études sur Jonson et ses fils montrent qu’ils fréquentaient un même lieu, the Devil Tavern – dont l’une des pièces située à l’étage, appelée « Apollo », sert de décors à The Staple of News (1625) de Jonson30. C’est dans ce lieu que Jonson se rend accessible à ses contemporains, la consommation de vin aidant sans doute à briser la distance. Comme l’explique Lynn S. Meskill dans Ben Jonson and Envy, on y voit :
[…] the legendary persona of the convivial playwright, the frequenter of taverns and drinker of sack, whom contemporaries and later critics alike referred to amiably as ‘Ben’. This image is in part due to Jonson’s own efforts at immortalizing and publicising himself as well as to the way he was remembered in poems appended to his works and those in the collection Jonsonus Virbius, commemorating his death31.
11Figure largement publique, figure largement reconnue, Jonson soigne son image auprès des dramaturges les plus jeunes, auxquels les spectateurs londoniens accordent désormais leurs faveurs. Malgré ses efforts, il semble qu’il ait cependant eu du mal à se défaire de cette image d’envieux.
12Thomas Randolph apparaît comme un autre « fils » de Ben. Traducteur, poète et dramaturge, issu d’une famille très ancienne32, il étudie à Cambridge et écrit des pièces pour la cour et les théâtres londoniens. En c.1628-162933, Randolph écrit une apologie de Jonson dans laquelle il aborde sa propre filiation en des termes qui ne laissent planer aucun doute sur le respect qu’il éprouve envers son « père » littéraire. Même Brome n’écrira pas un texte à ce point circonstancié. Il s’agit d’un poème, composé de trente-deux vers rimés, intitulé, « A gratulatory to Mr. Ben. Johnson for his adopting of him to be his Son34».
13Le poème, au style enflé, déborde d’un lexique filial et familial avec des termes tels « kinne » et « alliance ». Revêtant le statut defils adoptif, Randolph retrace son ascendance, faisant de sa personne un neveu légitime, un fier descendant de Jonson. Il se réfère aux plus illustres noms grecs et latins tels « Orpheus, Musaeus, Homer […] Ovid, Virgil », ce qui reflète l’instruction qu’il reçut dans les deux langues lorsqu’il était à Westminster School entre c. 1618-162335. En établissant la généalogie littéraire de Jonson, Randolph en profite pour relever la richesse de son propre héritage. Grâce à cet hommage au père, il se glorifie lui-même. Ce poème est précieux car il témoigne de toute l’importance que revêt l’appartenance à un groupe littéraire, l’affiliation à un père littéraire à l’époque moderne :
[…] I the debt confesse,
And thinke my reputation ne’re the lesse.[…]
Nor is it theft to steale some flames from thee,
Grant this, and I’le cry guilty, as I am,
And pay a filiall reverence to thy name […]36
14À travers cet extrait, Randolph poursuit son hommage et témoigne d’une réflexion sur le statut d’auteur, authorship. Au-delà de l’apologie, il est frappant de constater la façon dont il inaugure non sans coquetterie une notion qui semble bien anachronique, à savoir la « propriété intellectuelle37 » qui verra le jour avec The Statute of Anne en 1710. La « culture de l’emprunt » est revendiquée en tant que telle. La dette est reconnue et le fait d’être associé à Jonson est un privilège. C’est un vol où le voleur demande l’assentiment du volé. C’est à dire un don. Cette mise en scène du moi randolphien hypertrophié fait ressortir la question de la « reputation38 ». Randolph façonne son image dans l’optique qu’elle puisse survivre dans la mémoire des hommes. Lors de la publication posthume de The Poems de Randolph en 1638, dans son éloge au poète, un certain G.W. le désigne comme l’héritier légitime, celui qui assure la lignée dramatique de Jonson :
IMmortall BEN is dead […] ; That chaire
Is only fit for his true Sonne and Heire. […]
Thy Poems shall be Poet Laureat39.
15C’est néanmoins son « frère », Richard Brome, qui écrit peut-être les vers les plus révélateurs concernant la postérité. Soulignant la difficulté d’être reconnu de son vivant, Brome établit un lien de causalité entre la mort et la reconnaissance, la première apparaissant comme la condition de la seconde :
Thus Poems like their Authors may be sed,
Never to live ’till they have first beene deade40.
16Un dernier « fils » mérite notre attention. Il s’agit de William Davenant (1606-1668), qui succède Jonson comme poète lauréat. Dans Jonsonus Virbius : Or, The Memory of Ben Jonson. Revived by The Friends of The Muses (1638), il remercie Brian Duppa (1588-1662) d’avoir été à l’origine de la publication de son volume. Outre l’expression de sa reconnaissance, ce long poème intitulé « To Doctor Duppa, Deane of Christ-Church, and Tutor to the Prince. An acknowledgment for his collection, in Honour of Ben. Jonhson’s memory » use d’une forte rhétorique de la filiation, qui métaphorise, une fois de plus, les liens littéraires. Davenant débute le poème en parlant de « mighty Debt » (l.2) pour reprendre, quelques vers plus loin, « This Debt hereditary is, and more/ Than can be pay’d for such an Ancestor » (l.9-10)41.
17Si Randolph et Davenant expriment leur héritage et leur dette envers Ben Jonson à travers le genre de la poésie, Brome – ce « faiseur de pièces » comme il aimait à se faire appeler, « Our playmaker – for yet he won’t be called/ Author, or poet, nor beg to be installed/ Sir Laureate42» – privilégie quant à lui le genre dramatique pour rendre à Jonson ce qui est à Jonson.
Revendication de l’héritage
Tryman. […] All friends, good Jeff. Crasy. Yes, yes, we must all agree and be linked in covenant together. Crack. By indenture tripartite, and’t please you, like Subtle, Doll, and Face. (393-395)
18Brome revendique lui-même clairement, à travers le dialogue de ses personnages, son héritage. Dans The City Wit or The Woman Wears the Breeches, Tryman, Crasy et Crack s’identifient ainsi aux trois escrocs de The Alchemist (1610) de Jonson, Subtle, Doll et Face. À travers cette référence, Brome emprunte au genre de la comédie urbaine, citizen comedy, dont Jonson est un des fondateurs et dont la spécificité réside dans la mise en scène de la topographie londonienne et de toutes les couches sociales de ses habitants43. Il puise encore dans la comédie des humeurs, toujours dans la lignée de Jonson44. Il convient donc de souligner, avec Elisabeth Schafer, l’honnêteté intellectuelle de Brome : « […] if Brome were ‘plagiarising’, or trying (to use modern terms) to get away with stealing intellectual property, why would he refer explicitly to The Alchemist ?45».
19Dans The Weeding of the Covent Garden (1633), Justice Cockbrain se réfère à un autre personnage jonsonien, « my reverend ancestor Justice Adam Overdo46». Une fois de plus, les mots mis dans la bouche du personnage appartiennent à la sémantique de la famille. L’emploi du mot « ancestor » comporte même quelque chose de solennel. Le personnage bromien, Justice Cockbrain, se réfère à Justice Adam Overdoe dans Batholomew Fair. C’est donc à travers une référence directe que les personnages bromiens briguent leur ascendance fictionnelle, qui est ici sans équivoque clairement jonsonienne. Dans le cas présent, Richard Cave estime que le terme d’intertextualité est plus approprié que celui d’emprunt ou d’influence47.
20Lorsque John Tatham, qui écrivait poèmes et pièces de théâtre entre 1632-1664, compose « To my worthy friend Master Richard Brome, on his excellent play called A Jovial Crew : or, The Merry Beggars » (1652), il souligne la supériorité de Brome sur Jonson, renversant la donne dramatique :
‘Down with the Dagon poet, Jonson dies’;
His works were too elaborate, not fit
To come within the verge or face of wit48.
21Tatham termine toutefois son éloge en témoignant de la consubstantialité artistique des deux hommes. Rendant simultanément hommage aux deux dramaturges, il évoque « Ben’s influence/ And finding here, nature and art agree,/ May swear, thou liv’st in him, and he in thee ». Ses vers font écho à l’éloge de C.G.49, écrit douze ans auparavant lors de la publication de The Antipodes en 1640 : « Jonson’s alive !/ […] He soujourns in his Brome’s Antipodes ».
22Lors de la publication de A Jovial Crew50, les éloges de nombreux auteurs se réfèrent à Jonson. Alexander Brome (1620-1660), poète et homme de loi, attaché à la cause royaliste pendant la guerre civile et un ami de Richard Brome, homonyme sans lien de parenté, – « though not related to/ Thy parts or person »51, compose ainsi les vers suivants :
[…] I love thee for thy neatand harmless wit,
Thy mirth that does so clean and closely hit.
Thy luck to please so well : who could go faster
At first to be the envy of thy master ?
23C’est ce même mot, ‘envy’, que James Shirley (1596-1666) emploie lorsqu’il écrit, toujours pour la même pièce, son éloge : « THis Comedie (ingenious Friend) (…) / may grow old as Time, or Wit ; and he/ That dares despise, may after envie thee ». Enfin, dans « To Master Richard Brome, on his Play, called, A Jovial Crew : or, The Merry Beggars », le poète, traducteur et pamphlétaire John Hall (1596-1666) souligne qu’avant de voler de ses propres ailes, Brome a appris le métier de dramaturge auprès de Jonson, dont l’esprit perdure :
[…] by great Jonson (you) were made free o’th’ trade. So that we must in this your labour findSome image and fair relic of his mind.
24Il serait néanmoins réducteur de restreindre au seul héritage jonsonien les influences qui traversent l’œuvre de Brome, comme l’indique Martin Butler52. Outre l’influence de Thomas Middleton (1580-1627), celle de Thomas Dekker (c.1572-1632) et dans une moindre mesure, celle de John Fletcher53 (1579-1625) sont palpables. Des années après le décès de Fletcher, Brome se réfère au fait qu’il connaissait très bien ce dernier, « I knew him till he dyed » et donc sans doute, par extension, son œuvre. Insistant à nouveau sur l’ascendance de Jonson sur ses contemporains et métaphorisant les liens entre Jonson et Fletcher, « Most knowing Johnson (proud to call him Sonne) », Brome exprime l’envie bienveillante du poète lauréat, « In friendly Envy swore, He had out-done/ His very self » lors de la publication de Comedies and Tragedies written by Francis Beaumont and Iohn Fletcher en 164754.
25L’influence shakespearienne est également prégnante, comme le remarque dès 1913 Andrews55. Brome puise en effet dans l’imagination poétique de Shakespeare, comme l’écrit aussi Matthew Steggle : « Brome’s echoes of and direct allusions to plays including King Lear, Macbeth, The Winter's Tale, and the histories also mark him out as an important early inheritor of Shakespeare56».En effet, dans The Antipodes, Letoy évoque explicitement Shakespeare : « Letoy. These lads can act the emperors’ lives all over,/ And Shakespeare’s chronicled histories, to boot, (1.2.118) ». À travers cette réplique, Brome inscrit son œuvre dans une longue continuité. Ses pièces, comme celles de ses contemporains, ne sont pas le fruit d’une rupture brutale. Qu’ils soient anglais ou français, les auteurs ingèrent, digèrent puis régurgitent les œuvres de leurs prédécesseurs57. Dans The Anatomy of Melancholy, œuvre qui excelle dans l’art de l’emprunt, Robert Burton parle quant à lui de vol : « How many excellent Physitians have written just Volumes and elaborate Tracts of this Subject ? No newes here, that which I have is stolne from others58 ».
De la rivalité à la reconnaissance. Poèmes et paratextes : des armes à double tranchant
That who their Poetry to view expose
Must be prepar’d to be abus’d in Prose.
Alexander Brome, Five New Plays59
Broomes sweepings doe as well
There, as his Masters meale (21-28)60
26Dans son Ode to Himself, Jonson réduit son « fils » au rang d’un domestique, à travers ce vilain jeu de mot jouant sur l’homonymie archi connu entre Brome, et broom – le balai, jeu de mot qui le poursuivra pendant toute sa vie et bien au-delà. Mais il convient de revenir rapidement sur le contexte théâtral à la fin des années 1620, afin de mieux comprendre les raisons qui poussent Jonson à bafouer ainsi Brome. Le vif succès que le dramaturge caroléen remporte auprès du public lors de la création de ses deux premières pièces, The Love-Sick Maid, or the Honour of Young Ladies, dont le texte est aujourd’hui perdu, et The Northern Lasse, toutes deux jouées en 1629 au Blackfriars puis au Globe par the King’s Men, suscite la jalousie de Jonson, dont les représentations de The New Inn (1629) se traduisent la même année par un cuisant échec au Blackfriars61. La fructueuse indépendance du « fils » est somme toute mal vécue par le « père ». The New Inn connaît un échecvis-à-vis du public londonien, comme le relate Thomas Carew (1594 ?-1640) dans son poème « To Ben. Johnson, Upon Occasion of His Ode of Defiance Annexed to His Play of The New Inne ». Prenant la défense de Jonson lorsqu’il se réfère à « abortive off-spring », ilécrit « Thou art not of their ranke […] The wiser world doth greater Thee confesse62 ». MaisJonson a également perdu de son influence auprès de la cour de Charles Ier, dont il n’est plus le favori. Sa dernière contribution y est Chloridia en 1630. À partir de 1631, la réalisation des masques est confiée à Inigo Jones (1573-165263 ou à d’autres poètes et dramaturges, tels Aurelian Townsend (c.1583-c.1643), James Shirley, Thomas Carew ou encore à William Davenant. Le fait que Jonson considère désormais Brome comme un rival64 laisse des traces dans l’œuvre de ce dernier. Dans The Sparagus Garden, une comédie à grand succès écrite et jouée en 1635, et publiée en 1640, Sir Cautious se réfère ainsi explicitement à l’envie opposant les auteurs dramatiques dans cette époque où critiquer ses rivaux semble nécessaire pour se faire sa propre place :« Glorify do you say ? I have heard poets the most envious detractors of one another of all creatures next to the very beggars65».Enfin, qui peut mieux que Jonson lui-même définir sa propre envie ? Il écrit : « Envy is no new thing, nor was it borne onely in our times. The Ages past have brought it forth, and the comming Ages will. So long as there are men fit for it, […] it will never be wanting66 ».
27Dans « An answer to Mr. Ben. Ionson’s Ode, to perswade him not to leave the stage », en bon imitateur, Randolph file la métaphore du ménage initiée par Jonson pour attaquer Brome67. Le jeu de mot inauguré par le père fait des émules, y compris parmi ses autres « fils », devient « what Broome swept from thee68». Randolph attaque Brome sans prendre de gant, soulignant ainsi l’antagonisme qu’il ressent69. Dans ce Londres qui grandit, le milieu du théâtre et de ses mécènes reste étroit. Les auteurs en quête de reconnaissance sont contraints de se partager le même gâteau, qui n’est pas bien gros. Brome et Randolph doivent chacun trouver le moyen de faire publier leurs pièces. Richard Holdford, un riche héritier, est le dédicataire de The Northern Lasse de Brome, publiée en 1632. Christopher Hatton est, quant à lui, celui de The Jealous Lovers de Randolph, publiée aussi en 1632.70
28Au-delà de la notion de tribu se pose donc la question des réseaux et du soutien qu’il faut sans cesse glaner auprès de ses connaissances. Et la question ne se limite pas à celle de la reconnaissance littéraire : il y a un réel enjeu pécuniaire pour des auteurs qui, comme Brome, connaissent souvent la précarité. Lors de la publication du recueil intitulé Five New Playes (1659), Alexander Brome écrit à propos de son ami : « Poor he came into th’world, and poor went out71 ». La rivalité, qui s’exprime parfois au travers des œuvres, procède donc autant d’une mise en concurrence touchant aux moyens de subsistance des auteurs que de divergences artistiques. Ainsi, en dépit de cette rivalité qui ne cessera qu’avec le décès prématuré de Randolph, les deux dramaturges développent chacun une conception bienfaitrice originale du théâtre à travers le procédé baroque par excellence du théâtre dans le théâtre dans The Muses’ Looking Glasse pour Randolph, pièce de 1630, et dans The Antipodes six ans plus tard pour Brome, ce dernier ayant utilisé la pièce de son frère ennemi comme source72.
29Si la relation entre Ben et Brome fait couler beaucoup d’encre, l’antagonisme du poète lauréat envers Richard Brome ne dure pas longtemps. Jonson revient en effet sur sa position. Lors de la publication de Ode to Himself (1631), il supprime sa vilaine référence aux balayures de Brome. L’année d’après, en 1632, Jonson écrit un éloge en vers à l’occasion de la publication de The Northern Lasse : « To my old faithful servant : and, by his continued virtue, my loving friend : the author of this work, Master Rich[ard] Brome ». Retraçant le début de leur relation de longue date, le ton est à la fois intime – « Dick Brome » – et bienveillant – « faithful servant », « loving friend » et « continued vertue ». Comme le souligne Matthew Steggle, en cherchant à se faire pardonner, Jonson répare l’image de Brome73. Ne se sentant plus au sommet de Parnasse, Jonson arrive à surmonter l’épreuve et reconnaît, même s’il ne peut s’empêcher de tirer la couverture à lui, la manière qu’a Brome de respecter les « comic laws », qu’il estime avoir instaurées. Même s’il a été le premier à le calomnier en le balayant d’un coup de plume, Jonson admet que Brome mérite pleinement son succès auprès du public « good applause,/ Which you have justly gainèd from the stage ». Grâce à son éloge de The Northern Lasse, Jonson donne en quelque sorte son imprimatur, légitimant ainsi l’œuvre de Brome auprès de ses paires et donnant le la pour un concert de louanges. Dans la publication de Five New Playes (1659), une adresse aux lecteurs, To the Readers, stipule :
And yet there are a sort […] who think they lessen this Author’s worth when they speak the relation he had to Ben. Johnson. We very thankfully embrace the Objection, and desire they would name any other Master that could better teach a man to write a good Play […] as that our great Laureat ; And for this purpose we have here prefixt Ben Johnson’s own testimony to his Servant our Author ; we grant it is (according to Ben’s own nature and custome) magisterial enough74.
30Sans chercher à minimiser l’influence de Jonson sur Brome et ses contemporains, cette adresse tente d’en finir avec le débat stérile opposant les deux dramaturges. Il est frappant de découvrir dans les pages qui suivent que le « testimony », auquel il est fait référence, est justement l’éloge de The Northern Lasse (1632) précité. Dans un article sur Jonson, Yumiko Yamada explique que la notion d’héritiers, et par extension de pérennité, était primordiale pour l’auteur : « Ben Jonson has a good claim to be included among the most consciously "procreative" of poets. First, he was highly concerned with producing his literary offspring, by instructing young followers who are aptly called "the Sons of Ben," or the "Tribe of Ben75" ». Avec le succès de The Honour of Ladies, Jonson semble avoir gagné son pari : « This play, which was written by Jonson’s own servant, Richard Brome, was so popular, that the managers of the King’s Company, on the 10th of March, presented the Master of the Revels with the sum of two pounds, “on the good success of The Honour of Ladies76 ».
31Thomas Dekker revendique également sa paternité à travers l’éloge, « To my Sonne Broom and his LASSE »qu’il adresse à l’auteur au sujet de The Northern Lasse :
Which, then of Both shall I commend ?
Or thee (that art my Son and Friend)
Or Her, by thee begot77
But what I bring shall crown thy Daughter
(My Grand-child)
32De même qu’un père littéraire peut avoir plusieurs fils, un fils peut donc avoir plusieurs pères, comme le montre les vers de Dekker, qui n’introduit pas de lien hiérarchique dans la revendication de cette filiation – contrairement à Jonson qui ne pouvait s’empêcher de se situer en « master » face à son « servant ». Cette rhétorique de la filiation, et par extension de la famille, pour rendre compte des liens entre les dramaturges est monnaie courante à l’époque moderne. Julie Sanders écrit : « the use of familial language in dedicatory poems is commonplace – witness Dekker’s and Jonson’s sense of parentage to Brome78 ». Si cet usage n’est pas systématique, il est pour le moins récurrent. À la filiation s'ajoute naturellement la fratrie, comme lorsqu’un certain « St. Br » glorifie la pièce de son « frère » : « To his ingenious brother,Master Rich[ard] Brome, upon this witty issue of his brain, the Northern Lass. » Et, ne nous y trompons pas malgré l’homonomie, si St. Br est bien Stephen Brome79, les liens fraternels évoqués par ce dernier ne sont qu’artistiques. Ils sont frères non pas comme le seraient deux enfants nés des mêmes parents mais comme le seraient les frères d’une même congrégation monastique. Il y a en effet quelque chose qui s’apparente à la religion dans cette façon d’exprimer les liens de filiations entre dramaturges. Yumiko Yamada exprime bien cette idée : « Besides forming a patriarchal tribe, Jonson was very keen to write and edit his own fruit of "labour" to hand it down to posterity,on account of which he was to be immortalized as a patron saint of poets80 ». Pour appuyer son propos, le critique cite un extrait de Robert Herrick où le poète parle de prière, « His Prayer to Ben. Johnson », et sanctifie sans autre forme de procès Jonson : « Saint Ben to aide me ». Dans le premier des vers qu’il adresse à Randolph, G.W. évoquait bien, quant à lui, « Immortal BEN ».
33Ces témoignages de différentes plumes, sans oublier celle de Brome lui-même, ont montré que les membres d’une même « famille » ne sont pas toujours très tendres les uns envers les autres et les rapports entre les dramaturges peuvent basculer dans un sens ou dans un autre très rapidement, selon que leurs pièces entrent en concurrence, que l’une rencontre le succès ou que l’autre connaisse l’échec. Si Brome tire profit des œuvres de ses pères ou de ses paires dont il reprend parfois des sujets, des scènes ou des personnages, il aboutit néanmoins à la création d’un style très personnel. Il élabore une œuvre aux multiples résonances, qui reflète bien son temps. En dépit d’une apparente hétérogénéité, il constitue un ensemble bien caractéristique. Brome est « Fils » de Ben certes, mais encore fils de toute une génération de dramaturges. En cela il exauce le vœu de Jonson qui disait bien dans Discoveries, « I will have no man addict himselfe to mee »81. L’époque de Brome est caractéristique d’un sentiment de déjà vu (une pièce jouée) et de déjà lu (une œuvre publiée). Brome devient à son tour le « père » d’une nouvelle dramaturgie, la comedy of manners, la comédie de mœurs82, qui se développe après 1660 sous la plume d’auteurs tels que Sir George Etherege (1635-1692) ou William Wycherley (c.1640-1716). En cela, son œuvre inspire les dramaturges qui lui succèdent bien après sa mort. Comme le résume Steggle, « […] Brome was directly and indirectly influential on the Restoration stage and long thereafter […] in performance terms [he] was none the less one of the most important of all the pre-1642 dramatists in the post-Restoration theatre83 ».Alexander Brome pressentait, à juste titre, l’influence qu’exercera l’œuvre de son ami. Les vers de la dernière partie de son éloge, « On the Comedies of the late facetious POET, Mr. Richard Brome Deceased » (1659), sont éloquents :
[…] our Author garrison’d in’s grave,
Fears no mans censure, nor applause does crave :
Leaves these Remains ; if they’re approv’d of, so.
If not so too. But he would have us know,
He’s now above our reach ; for his Estate
He has secur’d against the common Fate
Of leaving to young heirs, whose high desires
Are to spend all, and be accounted Squires. […]
There’s nothing left to play with but his name ;
Which you may freely toss ; he all endures.
But as you use his name, so’ll others yours84.
Bibliographie
Sources primaires
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Notes
1 Ben Jonson, « Timber : or, Discoveries, Claritas Patria », in The Poems. The Prose Works, éd. C.H. Herford Percy and Evelyn Simpson, vol. 8, Oxford, Clarendon Press, 1970, p. 576. Pour une analyse de cet extrait, voir Jennifer Brady, « Progenitors and Other Sons in Ben Jonson’s Discoveries », in New Perspectives on Ben Jonson, éd. James Hirsh, Londres, Associated University Press, p. 16-34.
2 Sauf indication contraire, toutes les citations des pièces de Brome proviennent de l’édition électronique publiée en 2010 sous la direction de Richard Cave. Voir Richard Brome, The Northern Lasse, texte moderne, éd. J. Sanders, in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 7 juin 2012. Toutes les citations paratextuelles proviennent de cette édition, «PRELIMINARY AND PARATEXTUAL MATERIALS TO THE 1632 QUARTO» inBrome, The Northern Lasse.
3 Voir Kevin Sharpe, The Personal Rule of Charles I, New Haven, Yale University Press, 1992.
4 Sur le recours au Prologue dans l’œuvre de Brome et à la même notion de modestie, voir « Chapitre II : Poétique de l’enchâssement I. B. De la nécessité du Prologue et de la versification et C. À quoi ça rime ? », in Athéna Efstathiou-Lavabre, « Jeux d’espace et lieux de théâtre: l’œuvre dramatique de Richard Brome (1590?-1652) », Thèse de doctorat dirigée par Madame le Professeur Gisèle Venet, et soutenue à l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 en 2007, p.137-152.
5 Matthew Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, Manchester, Manchester University Press, 2004, p. 4.
6 The Oxford English Dictionary, vol. T-U, Oxford, Oxford University Press, 1961, p. 339.
7 Cette appellation figure d’ailleurs dans la quatrième entrée de The Oxford English Dictionary : « 4b. Tribe of Ben, a name applied to themselves by literary associates and disciples of Ben Jonson in his later life ».
8 Il est intéressant de noter que la deuxième entrée du Oxford English Dictionary du mot « tribe » renvoie à un usage du mot grec qui se réfère à l’amitié : « 2b Grecian Hist. Rendering the Greek, φῦλή. tribes ».
9 Entrée « sceau » in Le Robert. Dictionnaire de la langue française, tome. VIII, 2e édition entièrement revue et enrichie par Alain Rey Paris, Le Robert, 1985, p. 625.
10 Brome a complété son Prologue entre 1637-42 selon Steggle. Voir Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op.cit., p. 20.
11 Richard Brome, The City Wit or The Woman Wears the Breeches, texte moderne, éd. E. Schafer, in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 7 juin 2012. Voir la note très complète dans cette édition du mot « seal » en relation étroite avec le rapport entre Jonson et Brome, ainsi que l’ascendance et la reconnaissance du premier sur le second.
12 Voir « Introduction » in Gérard Genette, Seuils, Paris, Éditions du Seuil, 1987, p. 10. Voir aussi Renaissance Paratexts, éd. Helen Smith et Louise Wilson, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, ainsi qu’Audrey Birkett, The Influence and Association of Paratext in Caroline Drama, Royal Holloway, University of London, Ph. D. Thesis 2011. http://pure.rhul.ac.uk/portal/files/3838526/The_Influence_and_ Association_of_Paratext_in_ Caroline_Drama.pdf
13 Pour un ouvrage portant exclusivement sur l’éloge au XVIe et XVIIe siècles, voir Wayne A. Chandler, Commendatory Verse and Authorship in the English Renaissance, Lewiston, the E Mellen Press, 2003.
14 Gerard Langbaine, An Account of the English Dramatick Poets. Or, Some Observations and Remarks On the Lives and Writings, of all those that have Publish'd either Comedies, Tragedies, Tragi-Comedies, Pastorals, Masques, Interludes, Farces, or Opera’s in the ENGLISH TONGUE (1691), Menston, Yorkshire, Scolar Press, 1971, p. 33-34.
15 Ben Jonson, Bartholomew Fair, éd. E. A. Horsman, The Revels Plays, Londres, Methuen, 1960, p. 6.
16 Dès 1691, Langbaine lui donne le sens de serviteur, « (…) Servant to the fam’d Ben Johnson) », Langbaine, op.cit., p. 33. Pour Steggle, « man » signifierait amanuensis, c’est-à-dire, celui qui copie les manuscrits sous la dictée de l’auteur, une sorte de secrétaire ou assistant littéraire. Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op.cit. p. 2, 14, et pour Thaler, ‘man’ signifierait acteur. Voir Alwin Thaler, ‘Was Richard Brome an actor ?’, Modern Language Notes, 36 février, 1921, p. 88-91.
17 Joe Lee Davis, The Sons of Ben : Jonsonian Comedy in Caroline England, Detroit, Wayne State University Press, 1967.
18 Davis, The Sons of Ben, op.cit., p. 21.
19 Pour les dix autres fils de Ben, voir Davis, op.cit., p. 21-26.
20 Titre du 5e chapitre de l’ouvrage de Matthew Steggle, Wars of Theatres : The Poetics of Personation in the Age of Jonson, Victoria, B. C., English Literary Studies, 1998. L’expression avait déjà été employée en 1961 par Kaufmann dans son chapitre consacré à The Court Begger, voir Ralph J Kaufmann, Richard Brome : Caroline Playwright, New York et Londres, Columbia University Press, 1961, p. 151. Enfin, cette « seconde guerre » des théâtres fait écho à la première, au début des années 1600, qui opposa le « père » de Brome à John Marston et à Thomas Dekker. Voir Marie-Thérèse Jones-Davies, Ben Jonson, 1973, Paris, Aubier, 1980, p. 29.
21 Lucy Munro. « Review of Jonsonians: Living Traditions », Early Modern Literary Studies 11.1, May, 2005, 11.1-8 <URL: http://purl.oclc.org/emls/11-1/revmunro.htm>, 3ème paragraphe. Ce compte rendu est écrit suite à la publication de Jonsonians : Living Traditions, éd. Brian Woolland, Aldershot, Ashgate, 2003.
22 Sur ce point précis, voir Lynne S. Meskill, « Tracks in Other Men’s Snow : Ben Jonson’s Plagiary » in Emprunt, plagiat, réécriture aux XVe, XVIe, XVIIe siècles : Pour un nouvel éclairage sur la pratique des letters à la Renaissance, articles réunis par Marie Couton, Isabelle Fernandes, Christian Jérémie et Monique Vénuat, Clermond-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2006, p. 186-196.
23 Jonson, « Timber : or, Discoveries » in The Poems. The Prose Works, op. cit., p. 638. Pour les sources latines dans lesquelles Jonson puise pour écrire ce passage, comme Sénèque ou Horace, voir Richard S. Peterson, in Imitation and Praise in the Poems of Ben Jonson, Yale University Press, New Haven et Londres, 1981, p. 6-10, la page 9 en particulier.
24 « III. Under the Seal of Ben » in Kaufmann, op.cit., p. 35.
25 Voir Richard Brome, THE WEEDING OF THE COVENT-GARDEN Or, the Middlesex-JUSTICE OF Peace, quarto édition, éd. M. Leslie, in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 9 juin 2012.
26 À titre d'exemple voir Butler, « The Survival of the Popular Tradition » in Martin Butler, Theatre and Crisis, 1632-1642, Cambridge, Cambridge University Press, p. 181-198 et Gisèle Venet, « Continuité et diversité. III. Le théâtre au XVIIe siècle (1603-1642) » in Histoire de la littérature anglaise, éd. François Laroque, Alain Morvan et Frédéric Regard, Paris, Presses Universitaires de France, 1997, p. 203-211.
27 Julie Sanders, Caroline Drama : The Plays of Massinger, Ford, Shirley, and Brome, Londres, Northcote House, 1999, p. 15.
28 Gisèle Venet, « Introduction » in Tragédies, Œuvres complètes, tome I, édition publiée sous la direction de Jean-Michel Déprats, Paris, Gallimard, 2002, p. clxxxi.
29 Voir Claude Bourqui, Les sources de Molière,Paris, Sedes, 1999, p. 13.
30 Voir Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op.cit., p. 125. Cette même taverne sert de cadre à la scène 2 de l’acte III de The English Moor or The Mock-Marriage, pièce de Brome écrite et jouée en 1638 au Salisbury Court Theatre.
31 Lynn. S Meskill, Ben Jonson and Envy, Cambridge, Cambridge University Press, 2009, p. 3.
32 Voir Thomas Randolph, The Poems and Amyntas of Thomas Randolph, éd. John Jay Parry, New Haven, Yale University Press, 1917, p. 1.
33 Sur la date probable de composition du poème, voir W. H. Kelliher, « Thomas Randolph » in Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press. http : /www.oxforddnb.com/templates/article.jsp? articleid=23123&back=/ Accédé le 22 juin 2012.
34 Il semblerait que Randolph, qui voulait tant faire la connaissance de Jonson, se soit rendu à the Devil Tavern à Londres où il vit Jonson et son entourage. En le voyant, Jonson l’a appelé « John Bo-beep » car « He peeped into the room where they were ». Randolph, The Poems op.cit., p. 12-13. N’ayant plus d’argent et ne pouvant pas payer un tour à boire, Randolph a dû improviser des vers à la demande de l'assistance, Voir « (Randolph’s answer to the « Sons of Ben) », in Randolph, The Poems, éd. op.cit. p. 225.
35 Sur ce point précis, voir « The Life of Thomas Randolph » in Randolph, The Poems, éd. Parry, op. cit., p. 7-8.
36 Randolph, The Poems, op. cit., p. 84-86.
37 Voir Mark Rose, Authors and Owners : The Invention of Copywright, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1993.
38 Voir Birkett, The Influence and Association of Paratext in Caroline Drama, op. cit., passim.
39 Randolph, The Poems, éd. op. cit. p. 55. « Verses Prefixed to the 1638 Volume ». Sur l’identité supposée de G.W., voir Randolph, The Poems, éd. op. cit. p. 355.
40 Cet extrait provient des vers élogieux écrits par Richard Brome à l’occasion de la publication de Monsieur Thomas de John Fletcher, publié en 1639. La citation provient de Early English Books Online, http://eebo.chadwyck.com.faraway.u-paris10.fr/. Accédé, le 6 juillet 2012.
41 Sir William Davenant, The Shorter Poems and Songs from the Plays and Masques, with biographical, critical and textual introduction and notes, éd. A. M. Gibbs, Oxford, Clarendon Press, 1972, p.78-80.
42 Voir le Prologue dans Richard Brome, The Demoiselle, Or The New Ordinary, texte moderne, éd. L. Munro, in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 9 juin 2012.
43 Voir par exemple, Brian Gibbons, Jacobean City Comedy, 2ème éd. Londres, Methuen, 1980, Susan Wells, « Jacobean City Comedy and the Ideology of the City », Journal of English Literary History (48) 1981, p. 37-60 et Theodore, B. Leinwand, The City Staged : Jacobean Comedy,1603-1613, Londres, Wisconson University Press, 1986.
44 La critique a suffisamment traité de l’influence jonsonienne, sur Brome comme sur ses contemporains, pour qu’il soit nécessaire de s’y appesantir. Voir « Influence of Jonson », in Clarence Edward Andrews, Richard Brome : A Study of His Life and Works, Yale Studies in English, vol. 46, New York, Henry Holt, 1913, p. 81-98, « Under the Seal of Ben », Kaufmann, op. cit., p. 35-46, Davis, op .cit., passim et enfin Brady, « Progenitors and Other Sons in Ben Jonson’s Discoveries » in New Perspectives on Ben Jonson, op. cit, p. 16-34.
45 Voir « The City Wit. Critical Introduction. Sources » in Brome, The City Wit, éd. E. Schafer, op. cit.
46 Brome, THE WEEDING OF THE COVENT GARDEN, moderne édition, éd. M. Leslie, op. cit.
47 Voir « Intertextuality. The Novella : Critical Introduction. » in Richard Brome, The Novella, éd. Richard Cave, in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 9 juin 2012.
48 « A Jovial Crew. Textual Introduction », de E. Lowe, in Richard Brome, A Jovial Crew : Or, The Merry Beggars, éd. R. Cave, E. Lowe, et H. Ostovich in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 9 juin 2012.
49 Pour l’identité probable de ce C.G, se reporter à Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op.cit., p. 151 et à Richard Cave, « PARATEXTUAL MATERIALS ACCOMPANYING THE QUARTO FIRST EDITION OF THE ANTIPODES Textual Essay, paragraphe 23 », in Richard Brome, The Antipodes, éd. R Cave, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 9 juin 2012. Pour l’analyse de cet éloge voir plus précisément paragraphes, 20-28. Toutes les citations ultérieures de The Antipodes proviennent de cette édition.
50 Brome semble avoir supervisé la publication de cette pièce.Voir Eleanor Lowe, “Confirmation of Richard Brome’s Final Years in Charterhouse Hospital”, Notes & Queries 252:4 (2007), p. 416-418.
51 « On the Comoedies of the late facetious POET, Mr. Richard Brome Deceased », Five New Playes (1659), in Richard, Brome, The Dramatic Works of Richard Brome, vol. 2, éd. John Pearson, Londres, 1873, sans pagination.
52 À ce sujet, voir Martin Butler, ‘Brome, Richard (c.1590-1652)’, Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press : http :/www.oxforddnb.com/view/article/3503. Sans pagination.
53 Voir « Minor Influences », in Andrews, op.cit., p. 20, 109-110 et Kaufmann, Richard Brome. Caroline Playwright, op. cit., p. 88-108.
54 « To the memory of the deceased but ever-living Author in these his Poems, Mr. John Fletcher » in Francis Beaumont et John Fletcher, The Works of Beaumont and Fletcher, vol. 1. éd. Arnold Glover, New York, Ocatgon Books, 1969, p. lv.
55 Andrews, « Influence of Shakespeare », op. cit., p. 98-103.
56 MatthewSteggle, Richard Brome. Place and politics on the Caroline stage, op. cit., p. 4. Voir aussi p. 115-116 du même ouvrage.
57 Cf. la citation de Jonson dans Timber or Discoveries. Dans la mesure où l’époque moderne regorge d’exemples d’emprunts, de réécriture ou de plagiat, ce qu’Elizabeth Schafer dans son édition en ligne de The City Wit appelle avec modernité « remixing »,il n’est guère étonnant qu’un volume d’articles soit consacré à ces pratiques. Voir, Emprunt, plagiat, réécriture aux XVe, XVIe, XVIIe siècles, op.cit.
58 Robert Burton, The Anatomy of Melancholy, éd. Thomas C. Faulkner, Nicolas K. Kiessling et Rhonda L. Blair, vol. 1, Oxford, Clarendon Press, 1989, p. 8.
59 « On the Comedies of the late facetious POET, Mr. Richard Brome Deceased », Five New Playes (1659) in Richard, Brome, The Dramatic Works of Richard Brome, vol. 2, éd. John Pearson, Londres, 1873, sans pagination.
60 Ben Jonson, Ode to Himself, in Poems of Ben Jonson, éd. Johnston, op. cit., p. 299. Steggle montre comment Jonson exploite Epistles 2.1 d’Horace. Voir Matthew Steggle, « Valeat Res Ludicra : An imitation of Horace in Jonson’s « Ode to Himself », in The Ben Jonson Journal 5, 1988, p. 101-113.
61 Shaw retrace l’événement en citant Edmond Malone, voir Catherine Shaw, Richard Brome, Boston, Twayne Publishers, G. K. Hall & Co., 1980, p. 21.
62 Voir Thomas Carew, The Poems of Thomas Carew, with his Masque, Coelum Britannicum, éd. Rhodes Dunlap, Oxford, Clarendon ress, 1949, p. 64.
63 Au sujet de la rivalité entre Jonson et Jones, voir « Le corps et l’âme du masque » in Marie-Thérèse Jones-Davies, Inigo Jones, Ben Jonson et le Masque, Paris, Didier, 1967, p. 147-159 et Murray Lefkowitz, Trois masques à la cour de Charles Ier d’Angleterre, Paris, Centre Nationale de la Recherche Scientifique, 1970, p. 9-26.
64 Voir « Brome and Jonson : Rival Dramatists » in Shaw, op. cit., p. 21-25. Voir également Jones-Davies, Ben Jonson, op.cit., p. 35-37.
65 Richard Brome, The Sparagus Garden, texte moderne, éd. J. Sanders, in Richard Brome Online, http://www.hrionline.ac.uk/brome, 17 January 2010, ISBN 978-0-9557876-1-4. Accédé le 9 juin 2012.
66 Ben Jonson, « Discoveries : or Timbers », The Poems. The Prose Works, éd. C.H. Herford Percy and Evelyn Simpson, vol. 8. Oxford, Clarendon Press, 1970, p. 571. Sur le rapport quasi obsessionnel de Jonson face à l’envie, voir Meskill, Ben Jonson and Envy, op. cit.
67 Pour ce qui est de la rivalité entre Brome et Randolph, voir « The 1632 quarto of The Northern Lass », in Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op. cit., p. 37-40.
68 Randolph, The Poems and Amyntas of Thomas Randolph, éd. Parry, op. cit., p. 133.
69 Voir Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op. cit., p. 18.
70 Ibid, op. cit., p. 39. Pour la biographie plus détaillée de Richard Holford, voir Matthew Steggle, « Brome’s first patron », Notes and Queries 247, 2002, p. 259-261 et Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op. cit., p. 38-40.
71 Brome, Five New Playes, op. cit. Rappelons que Brome meurt en effet à Charterhouse Hospital, un hospice à Londres. Voir Lowe, « Confirmation of Richard Brome’s Final Years in Charterhouse Hospital », op. cit, p. 416-418.
72 Voir Andrews, op.cit., p. 122-124 et Richard Brome, The Antipodes, éd. Ann Haaker, Lincoln, Univesity of Nebraska Press, 1966, p. xiv
73 Voir Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op. cit., p. 19-20.
74 Five New Playes (1659), op. cit.
75 Yumiko Yamada, « Reproducing Living Organisms : Ben Jonson’s Dramaturgy of Procreation », in Connotations, vol. 8, 1998/99, p. 294. Voir p. 294-303 pour tout l’article.
76 Cité dans Shaw, op. cit., p. 21.
77 Le fils enfante – begot – à son tour, mais il engendre des personnages et non une descendance littéraire – pour l’instant du moins. La rhétorique de la procréation, assimilant implicitement la plume au sexe, est courante. Dans Authors and Owners : The Invention of Copywright, Mark Rose explicite cette idée du géniteur, de procréateur : « The metaphors in which these earliest discussions of authorial property are couched reveal something about the sources of a new discourse of authorship. In the sixteenth and seventeenth centuries, various figures were employed to represent the author’s relation to his writing […]. But the most common figure in the early modern period is paternity: the author as begetter and the book as child ». Voir Rose, op. cit., p. 38.
78 Voir note 10171, « Textual Introduction » in Brome, The Northern Lasse, éd. Sanders, op. cit.
79 Matthew Steggle et Julie Sanders s’accordent à dire qu’il n’y a sans doute pas de lien de parenté entre Richard Brome et Stephen Brome. Voir Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op. cit., p. 38 et Sanders, note 10171, « Textual Introduction » in Brome, The Northern Lasse, éd. Sanders, op. cit.
80 Yamada, op. cit., p. 294-295.
81 Jonson, « Timber : or, Discoveries» in The Poems. The Prose Works, éd. Percy et Simpson, vol. 8. op, cit., p. 568.
82 Ce genre de comédie met en scène le comportement de l’aristocratie en société. Il se distingue surtout par la mise en scène du wit, du bel esprit, comme dans les pièces de Molière, entre deux personnes du sexe opposé. Il fait ses premières apparitions dans les années 1630. La critique a déjà étudiée cette perspective, la considérant dans l’œuvre de Brome comme le chaînon manquant dans l’histoire du théâtre anglais. À titre d'exemple voir Kathleen Lynch, The Social Mode of Restoration Comedy, Londres, The Macmillan Company, 1926, p. 29-34 et la thèse non-publiée de Richard H. Jefferson, Some Aspects of Richard Brome's Comedies of Manners : A Re-Interpretation, The University of Wisconsin, Madison, 1955.
83 Voir « Chapter 8 : Reception 1653-2003 » in Steggle, Richard Brome. Place and Politics on the Caroline stage, op.cit., p. 191-193. La citation provient de la page 193.
84 « On the Comedies of the late facetious POET, Mr. Richard Brome Deceased », Five New Playes (1659), Brome, The Dramatic Works of Richard Brome, vol. 2, op. cit.