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La Nuit des Rois ou ce que vous voudrez
de William Shakespeare. Au Théâtre de Carouge (Genève) du 25 septembre au 18 octobre 2009Mise en scène de Jacques Vincey
Par Dominique Drouet-Biot
Publication en ligne le 28 janvier 2010
Table des matières
© Stéphane Gros / lumierenoire.ch
1La pièce s’ouvre sur un voile noir soyeux qui recouvre la scène, se soulevant et se gonflant au gré du vent. Il figure le bouillonnement des flots et la tempête, cause du naufrage du vaisseau sur lequel voyageaient Viola et Sébastien, jumeaux auxquels l’intrigue de la pièce va offrir une aventure initiatique qui leur fera découvrir l’amour.
2Par la suite, le voile qui effleurait la surface du sol devient le rideau de scène qu’on déchaîne pour figurer l’orage ou qui symbolise un buisson derrière lequel se cacher. Pour le reste des décors, l’Illyrie est simplement esquissée par des néons blancs en fond de scène, figurant une ligne de crête et permettant, par ailleurs, de représenter les éclairs zébrant le ciel. Au fil de la pièce, l’éclairage se fait décor ou suggestion de l’action hors scène: du vert pour une rencontre au jardin, du rouge après la nuit d’amour entre Viola et Sébastien.
3Jacques Vincey1 a misé sur la sobriété et l’efficacité: tous les lieux (palais du duc, maison d’Olivia) sont figurés par une architecture modulable de panneaux mobiles vitrés qui permettent de voir les entrées et sorties des personnages. Il y a quelque chose qui tient de l’aquarium, aquarium dans lequel le dramaturge ferait ses expériences sur l’humain; cette structure fait aussi penser aux coulisses qu’on aurait rendues visibles. Elle présente en outre l’intérêt d’offrir un plateau supérieur auquel les personnages accèdent par un escalier dérobé; elle permet ainsi d’ouvrir davantage l’espace, de jouer sur des déplacements verticaux symbolisant la chute ou l’ascension, de dramatiser certaines entrées (celle de Malvolio en bas jaunes et jarretières croisées), d’être un lieu d’observation (lorsque Sir Toby épie l’intendant lisant la lettre de Maria).Au début de la pièce, les vitres sont blanchies et l’ensemble fait l’effet d’une devanture de magasin en travaux; puis, les personnages, au fur et à mesure de leurs entrées et sorties, effacent avec leurs mains la peinture blanche – comme ils le feraient avec de la buée sur une vitre. On verra sans doute là le symbole du dévoilement progressif de l’intrigue et des personnages à eux-mêmes.
Césario (Camille Schnebelen) derrière la vitre du décor, accompagnée de l’ours blanc – dont l’identité reste pour nous énigmatique.
Photo: Marc Vanappelghem
4Côté costumes, Claire Risterucci explique qu’elle a suivi ce parti pris d’efficacité et de sobriété:
Je me suis imposée une contrainte en voyant la scénographie: il fallait être assez radical, et je me suis dit que les costumes devaient être en noir et blanc. Un seul sera en couleur: celui de Feste. Cette scénographie interdit sur les costumes des falbalas qui ne serviraient pas le propos; ainsi, elle impose de renoncer aux costumes historiques. Il ne faut pas cependant tomber dans l’excès inverse, qui consisterait à créer des costumes trop austères. J’ai ensuite cherché une époque; mais nous avons choisi de ne pas nous contraindre de ce côté. Maria porte un costume qui rappelle la fin des années 60, une petite jupe pimpante, sa coiffure sera peut-être pseudo-punk. Pour Olivia, je trouve que l’élégance années 30 lui correspond […]. L’essentiel est que l’imaginaire puisse fonctionner. […] Enfin, le choix des matières sera important: il n’y aura pas un seul noir identique, grâce au brillant ou au mat des étoffes2.
«[Q]ue ma faim gavée languisse et meure3» (Le duc Orsino, I.1)
5La Nuit des Rois est une pièce sur la révélation du désir et des différentes formes qu’il prend chez l’individu, ou des différentes façons dont l’individu «s’en sort». Les premiers mots du duc dévoilent cette thématique, exposée en outre de façon très esthétique par la mise en scène. L’apparition d’Orsino (Jacques Verzier) est magistrale: jaillissant torse nu du voile qui devient alors sa traîne ducale, il est comme la figure de proue du vaisseau à bord duquel Shakespeare nous embarque comme le désir embarque ses personnages. Visuellement, le duc apparaît aussi comme un emblème phallique: d’emblée, il incarne le désir charnel, la virilité; le ton du comédien et l’accompagnement musical de cordes, graves, lourdes, lentes et capiteuses confortent cette impression.
6Orsino est rongé par un désir qui doit être assouvi et dont la satisfaction devient un motif obsessionnel; il est mu par un désir tyrannique, d’une certaine façon symétrique à celui qu’éprouve Olivia (Cécile Camp) pour Césario, le messager du duc. Cette similitude entre Orsino et Olivia est soulignée à la fin de la pièce par l’identité de leur costume, un long manteau blanc à capuchon; qui plus est, chacun s’unit à un jumeau, ce qui redouble l’impression de relation en miroir entre eux. D’ailleurs, la scène de reconnaissance entre Sébastien (Sylvain Levitte) et Viola (Camille Schnebelen), qui met fin aux quiproquos et permet l’heureux dénouement par un double mariage, est annoncée par le déplacement, au niveau supérieur de la scène, d’un arbre métallique poli comme un miroir dans lequel Sébastien va se regarder.
7Sébastien et Viola, les jumeaux jetés et séparés par le destin sur les rivages de l’Illyrie, incarnent un désir plus innocent, imprévu:Viola succombe au duc alors qu’elle est son page, Césario, page censé favoriser l’union désirée du duc avec Olivia. Sébastien, quant à lui, bénéficie du travail de séduction opéré par sa sœur Viola-Césario et n’a qu’à tomber dans les bras d’Olivia. Le costume des jumeaux, veste noire sur chemise et pantalon blancs, donne l’impression d’être un peu trop grand pour eux et accentue l’enfance de leur personnage. Si le duc et Olivia sont les sujets et maîtres de leur désir, Sébastien et Viola en sont les objets; dans le petit lexique des personnages qu’il propose pour présenter la pièce, Jacques Vincey compare d’ailleurs le duo Orsino-Olivia au duo Valmont-Merteuil4.
8Dans ce quatuor désirant, chacun finit par retomber sur ses pieds grâce aux ficelles théâtrales de la gémellité ignorée, du travestissement, de la réapparition du frère jumeau qu’on croyait mort. Mais le happy end n’emporte pas avec lui les questions soulevées par l’étrange partition jouée par ces quatre personnages. Olivia, recluse, qui a «abjuré jusqu’à la vue des hommes5» après le double deuil de son père et de son frère, n’en tombe pas moins amoureuse de Césario-Viola, c’est-à-dire d’un jeune homme qui est en réalité une femme. L’arrivée de Sébastien, jumeau de Viola, évite à Olivia la situation tragique et comique de se rendre compte qu’elle aime une femme.
9Cette éventualité fait néanmoins partie des projections du spectateur et révèle les ambigüités de l’identité sexuelle: de l’hétérosexualité à l’homosexualité, il n’y a qu’un travestissement… D’autant plus que le commentaire de Sébastien, une fois son identité et celle de sa sœur clairement établies, est, alors qu’il se veut rassurant à l’égard du choix d’Olivia, tout à fait ambigu: «De là, madame, votre erreur; mais la nature / A suivi dans cette affaire sa propre pente6» (V.1). Sa propre pente?
10Même trouble dans l’union finale d’Orsino et Viola: contraint d’accepter qu’Olivia ne sera jamais sienne, mais contraint aussi de trouver un objet de substitution à son désir, Orsino n’épouse-t-il pas Viola par défaut? –La façon dont il s’empare de cette proie déjà captive nous semble anticiper la façon dont le duc Angelo s’octroie Isabelle à la fin de Mesure pour Mesure. À moins que la métamorphose de Césario en Viola ne mette à jour le secretdésir d’Orsino pour le jeune page :
Mais quant à ce mignon que je vous sais aimer
Et que, devant le ciel, j’aime aussi tendrement,
Je le veux arracher, cruelle, à ce regard
Où il siège en roi en dépit de son maître.
Viens, enfant. Mes pensées sont mûres pour nuire:
Oui, je sacrifierai l’agneau que je chéris
Pour dépiter cette colombe au cœur d’orfraie7!
«[L]es cruels limiers de mes désirs / Me traquent sans merci8»(Le duc Orsino, I. 1)
11L’interrogation sur l’homosexualité se pose, par ailleurs, avec le personnage d’Antonio (Arno Feffer): contrairement au duc et à Olivia, Antonio fait les frais de la gémellité entre Viola et Sébastien puisqu’il se voit renié par Viola qu’il prend pour son frère. La scène de son arrestation (III.4), qui est en même temps celle de son reniement par celle qu’il croit être Sébastien, est plus cruelle que comique.
12L’autre personnage victime des similitudes, d’écriture cette fois-ci, et dont le désir sera tenu en échec, c’est Malvolio. Incarné par Jean-Damien Barbin, il est l’un des atouts indéniables de cette mise en scène. C’est à luique revient l’un des morceaux de bravoure de la pièce, et son personnage est assurément porteur d’une charge comique bien supérieure aux autres: d’abord engoncé dans son rôle d’intendant, aussi rigide que la règle de bienséance et de correction qu’il tente d’imposer à Sir Toby et à ses acolytes, sa métamorphose à la lecture de la fausse lettre d’amour de sa maîtresse le transforme en amoureux aussi transi que benêt. La scène 5 de l’acte II, dans laquelle il lit cette lettre, observé à son insu par Sir Toby et Fabien, est en tous points délectable pour le spectateur: l’homme reparaît sous l’intendant, il se gonfle graduellement d’orgueil et se prend pour un séducteur né. Le ridicule achève Malvolio lorsque, se déclarant à Olivia, il porte bas jaunes et jarretières croisées comme s’il eût été à la pointe de la mode et au sommet de son pouvoir de séduction.
Malvolio (Jean-Damien Barbin) au sommet de sa gloire.
Photo:Marc Vanappelghem
13Mais il n’échappe pas au spectateur que le rire moqueur que déclenche le personnage de Malvolio est entaché de cruauté. La scène au cours de laquelle il crie son innocence au faux prêtre Topaze n’est pas sans nous mettre mal à l’aise. Elle est traitée visuellement sur le mode des exécutions sommaires ou des scènes de tortures de l’Inquisition ou du Ku Klux Klan: ligoté et la tête encapuchonnée, Malvolio est assis sur une chaise éclairée par un faisceau de lumière qui laisse le reste de l’espace baigné dans la pénombre. Malvolio apparaît ici comme la pitoyable victime d’un faux procès et le rire du public est grinçant. Comme Antonio, il est le sacrifié de la comédie.
14L’erreur de Malvolio, dominé par son amour pour Olivia, est de prendre ses désirs pour des réalités. Il ne dit rien d’autre lorsqu’en déchiffrant la fausse lettre de sa maîtresse, il espère pour lui-même: «Et la fin, que peut vouloir dire cette séquence alphabétique? Si je pouvais la construire de telle sorte qu’elle me désigne9!» (II.5). Malvolio n’a pas la chance d’Olivia: la réalité ne vient pas lui offrir la concrétisation de ses désirs. Et son personnage assombrit la fin de la piècelorsqu’il promet à tous sa vengeance, tandis que le fou, content de sa déchéance, rappelle que «C’est ainsi que le tourniquet du temps amène les représailles10». Leçon qui vaut aussi bien pour Malvolio à ce moment-là, que pour toute la clique qui s’est joué de lui. La vengeance est un plat…
15De gauche à droite. Malvolio (Jean-Damien Barbin) se délecte, en des poses supposées sensuelles (caricature des poses languissantes du duc Orsino), de l’amour dont il croit être l’objet, sous les regards hilares de Sir Toby (Luc-Antoine Diquero), de Maria (Prune Beuchat) et de Fabien (Olivier Yglesias)
Photo:Marc Vanappelghem
«[A]borde-la, attaque-la, courtise-la, assaille-la11» (Sir Toby, I.3)
16Dans cette mise en scène, la raideur de Malvolio est accentuée par son costume, tenue stricte d’intendant tout à fait ringarde et démodée à comparer aux vêtements de Sir Toby (Luc-Antoine Diquero) et deses comparses; la confrontation des deux personnages fait l’effet d’un choc des cultures. À l’univers grave de Malvolio s’oppose le monde frivole et falstaffien de Sir Toby, lequel forme avec Sir Andrew (Sharif Andoura) et leur comparse Fabien (Olivier Yglesias) un trio de loosers jubilatoire. Si Malvolio présente une profondeur qui fait affleurer la tragédie sous la comédie, point de second degré – si ce n’est licencieux – avec ces trois-là. Nous sommes dans le monde univoque de la farce. Ici, la question du désir ne porte pas son poids de gravité et d’interrogations.
17D’ailleurs, Sir Andrewn’a rien du prétendant crédible chez Jacques Vincey, et son costume et son jeu de scène révèlent bien davantage un noceur qu’un amoureux transi; s’il finit par rester à chaque fois qu’il feint de partir, le spectateur peine à croire que cela soit dans l’espoir de voir ses vœux pour Olivia récompensés, mais bien parce qu’il a trouvé en Sir Toby un sacré compagnon de beuverie. Couard, niais et velléitaire, sa remarquable tignasse rousse fait du volume mais ne cache pas la moindre idée!
Sir Andrew (Sharif Andoura) bien meilleur danseur que séducteur.
«Ma parole, je sais vous tailler un entrechat12» (Sir Andrew, I.3)
Photo:Marc Vanappelghem
18Le désir, avec Sir Andrew, n’est pas prêt de se manifester. Reconnaissons à sa décharge que Sir Toby (Luc-Antoine Diquero) est un piètre entremetteur. Coiffé d’une banane, ce dernier donne le ton plutôt rock’n roll de leurs apparitions sur scène. Avec eux, on boit, on chante à pleins poumons des chansons paillardes, on se débraguette en moins de deux et on mange un hot-dog qui est bien tout ce qu’il reste de suggestif, miette d’un désir refroidi et à moitié englouti pour éponger les excès. De retour d’une soirée costumée, Sir Toby, déguisé en ours – sans aucun doute pour symboliser son sens du raffinement –, tente un strip-tease bien laborieux que son degré d’alcoolémie lui empêche de mener à bien. Avec lui, le désir n’est même pas bestial, il est juste caricaturé et inabouti. On peut en rire, on ne risque rien; Sir Toby se prend les pieds dans son costume d’ours et s’effondre sur scène.
19Heureusement que la suivante d’Olivia, Maria, interprétée par Prune Beuchat, garde la tête froide: dans un style «pseudo-punk13» très tonique, elle mène la danse et orchestre la chute de l’intendant. Maria est celle qui se joue du désir des autres: elle éconduit Sir Andrew, accorde avec parcimonie quelques faveurs à Sir Toby, mais elle est surtout l’instigatrice du piège machiavélique où prendre le désir de Malvolio. On serait tenté de voir en elle un double du dramaturge tirant les ficelles dans le monde de Sir Toby.
Maria (Prune Beuchat) menant Sir Toby (Luc-Antoine Diquero) à l’assaut du caresseur de circonstances qu’est Malvolio.
Photo:Marc Vanappelghem
20À moins que le double de Shakespeare ne soit le fou, Feste, incarné par Roland Vouilloz. Il est le seul personnage portant de la couleur avec un costume bleu électrique à la mode des années 60. Il a pour accessoire un i-pod avec lequel il écoute des musiques de rock tout en batterie et guitare électrique; parfois il se déhanche sur des rythmes de boîte de nuit; à d’autres moments, seul en scène, allongé sur le sol, il répète les phrases d’une méthode Assimile en allemand. Ce fou est très contemporain du spectateur:comme lui, il observe le manège des personnages, il y participe mais sans prendre parti; «Ma foi, je nage dans toutes les eaux14» (IV.2). Il y nage mais reste sec. Roland Vouilloz demeure en effet très modéré et mesuré, et son jeu est tout en distance. Il souligne simplement l’action en l’égrenant de quelques vérités: «Une phrase n’est qu’un gant de chevreau pour un esprit alerte: en un clin d’œil on vous l’a retournée du mauvais côté» (III.1), «Rien de ce qui est ainsi n’est ainsi15» (IV.1). Le fou nous enjoint à ne pas nous fier aux apparences.
21Par ses chants – son répertoire est composé, au choix, de chansons d’amour ou de chansons de bon vivant –, il évoque un chœur antique, mais un chœur frappé d’épicurisme, incitant à la cantonade au carpe diem. Comme si toutes ces complications autour du désir étaient bien futiles et, surtout, faisaient perdre un temps précieux car compté. Mais le fou peut faire la leçon aux personnages de La Nuit des Rois car il est, lui, vidé de tout désir. Et probablement est-ce de là que lui vient sa sagesse. Il regarde se débattre avec leurs désirs ces hommes et ces femmes; il les observe qui jouent ce combat vital tantôt sur le mode comique, tantôt sur le mode tragique, parfois subtilement en équilibre entre les deux.
22Et Jacques Vincey ne dit pas autre choselorsqu’il est interrogé sur les thématiques de la pièce:
Il y a tellement de strates dans cette écriture, on peut l’attraper à tellement de degrés… Cette profusion révèle un monde instable où s’échafaudent d’improbables fictions qui laissent affleurer l’inconscient et dévoilent les zones troublent du désir et de l’identité. Ainsi, le travestissement de Viola en Césario, qui est au cœur de la pièce, déclenche-t-il une tempête de pulsions et d’affects confus et inavouables. Les jeux de l’amour, les méprises et les quiproquos révèlent la puissance des faux-semblants et la fragilité des certitudes. Comme dit Feste, le bouffon: “Rien n’est de ce qui est”. Derrière les masques se cachent des êtres piqués de mélancolie, rongés de narcissisme. Orsino, petit roi d’un royaume imaginaire, a tout pour être heureux, mais il aime Olivia qui ne l’aime pas. Son désespoir est devenu sa raison d’être; peut-être le seul moyen qu’il ait trouvé pour ne pas mourir d’ennui… Comme lui, Olivia est une nantie dont l’impuissance à aimer sera guérie par l’intrusion du bizarre et du transgressif. À l’opposé, Sir Toby “brûle la chandelle par les deux bouts”, se noie dans l’alcool et les bons mots pour oublier sa condition de parasite. Dans le registre lyrique ou burlesque, tous ces personnages sont parcourus de fêlures qui nous sont étrangement familières16…
Notes
1 Jacques Vincey, metteur en scène. Comme comédien, il a joué au théâtre sous la direction de Patrice Chéreau (Les Paravents), Bernard Sobel (La Charrue et les Étoiles, Hécube), Robert Cantarella (Baal, Le Voyage, Le Siège de Numance, Le mariage, l’affaire et la mort, Algérie 54-62), Luc Bondy (L’Heure où nous ne savions rien...), André Engel (Leonce et Lena, Le Jugement dernier), Gabriel Garran, Laurent Pelly, Hubert Colas... Au cinéma et à la télévision, il a tourné notamment avec Arthur Joffe, Peter Kassowitz, Alain Tasma, Luc Beraud, Nicole Garcia, Christine Citti, Alain Chabat, François Dupeyron... Il mettra en scène une adaptation du Banquet de Platon mi-mars 2010 au théâtre de l’Ouest parisien et au Studio-Théâtre de la Comédie-Française. http://www.theatredecarouge-geneve.ch/fr/saison/saison-09-10/la-nuit-des-rois.html.
2 Claire Risterucci, costumière de La Nuit des Rois, entretien avec Florent Lézat, Si, n°5, septembre-octobre 2009, p. 16. Claire Risterucci est lauréate du Molière 2009 des costumes pour sa participation à Madame de Sade de Yukio Mishima (mise en scène par Jacques Vincey).
3 William Shakespeare, La Nuit des Rois, traduction de Pierre Leyris, Paris, GF Flammarion, 1994, p. 35. La traduction utilisée pour cette mise en scène est celle de Jean-Michel Déprats : La Nuit des Rois, Paris, Éditions théâtrales, collection « Des classiques », 2001.
4 «Ils ont un côté Valmont/Merteuil qui s’en tiendraient à ne faire souffrir qu’eux-mêmes», Lexique par Jacques Vincey, rubrique «Éclairages», site http://www.theatredecarouge-geneve.ch/fr/saison/saison-09-10/la-nuit-des-rois.html.
5 Ibid., p. 45.
6 Ibid., p. 377.
7 Ibid., p. 359. C’est nous qui soulignons.
8 Ibid., p. 37.
9 Ibid., p. 193. C’est nous qui soulignons.
10 Ibid., p. 389.
11 Ibid., p. 55.
12 Ibid., p .65.
13 Claire Risterucci, op. cit., p. 16.
14 Ibid.,p. 325.
15 Ibid., p. 209, 307.
16 Entretien avec Jean Liermier, « La Nuit des Rois, rencontre avec Jacques Vincey, Le versant de la légèreté », Si, op. cit., p. 18. Pour plus de détails sur les comédiens et la production, rendez-vous sur le site du Théâtre de Carouge http://www.theatredecarouge-geneve.ch/fr/saison/saison-09-10/la-nuit-des-rois.html.