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Shakespeare, de la scène au montage vidéo : Twelfth Night, or what Ahmed will
Par Ahmed Aabkari
Publication en ligne le 08 juillet 2016
Texte intégral
129 mars 2016. Dès le franchissement de la porte de la Maison Des Étudiants, l’exposition de vieux bancs de montage de cinéma dans le hall a attiré mon attention : j’ai trouvé cela merveilleux avec les jeux de lumières.
L’exposition des vieux bancs de montage, Maison des Étudiants
© Ahmed Aabkari
Maison des Étudiants
© Ahmed Aabkari
2Cette exposition était présentée dans le cadre de Campus en Festival1. Une machine particulière m’a fait penser au fameux banc de montage de Viktor Taransky dans le film Simone ou S1MONE (« Simulation One », film réalisé en 2002 par Andrew Niccol, avec Al Pacino et Catherine Keener).
Bancde Viktor Taransky dans le film S1MONE d’Andrew Niccol (2002) et affiche du film
© V. Taransky, A. Niccol
3Ce banc était plutôt à la pointe de la technologie étant donné qu’il permettait même de créer des « acteurs virtuels » pour faire croire qu’il s’agissait d’acteurs réels.
4En outre, certains dialogues de la pièce concordent parfois avec ceux de ce film.
Extrait du montage vidéo d’après Twelfth Night, or What You Will (2016)
© Ahmed Aabkari
5Je me suis ensuite dirigé vers la salle de spectacle où m’attendait la compagnie THISBÉ, en pleine répétition de la comédie de Shakespeare, Twelfth Night, or What You Will.
Affiche de la mise en scène par THISBÉ
© Édouard Lekston
6J’ai tout de suite remarqué la costumière en plein travail de précision : découpe du tissu aux ciseaux puis couture à l’aiguille.
Les mains de la costumière à l’ouvrage
© Ahmed Aabkari
7Ce travail de confection d’un costume destiné à une comédienne m’a donné l’idée d’une analogie avec le film Simone, et aussi d’un contraste flagrant puisque, d’un coté, on utilise le virtuel et, de l’autre, le côté manuel et réel. Mais ce dernier est-il si réel qu’il y paraît ?
8En effet, quel que soit le moyen utilisé, ne cherche-t-on pas à habiller, à cacher, tantôt à faire apparaître, tantôt à suggérer ou à faire croire ?
9Et quoi de mieux qu’une pièce de Shakespeare, si universelle, pour réunir ces deux mondes que l’on croyait si différents : le théâtre et le cinéma ? L’essentiel n’est-il pas que l’œuvre soit respectée ?
10(voir la vidéo: " Montage video d’après Twelfth Night, or What You Will (2016)" à la fin du l'article)
11Peut importe la façon dont on s’approprie cette comédie, car son caractère universel la rend indémodable, voire futuriste.
12Je n’ai pas voulu proposer une bande annonce classique qui donne envie d’aller voir, ou pas, un spectacle. J’ai opté pour une création personnelle qui interpelle, du moins je l’espère, qui pourrait même paraître, à certains (qui n’auraient pas forcément tort), assez éloignée du sujet. Après tout, n’est-il pas légitime de parfois se méfier du pouvoir du montage, du truquage et de la manipulation ? Il faut soi-même se faire son avis.
13J’aimerais conclure cette brève présentation par une phrase de Taransky dans le film qui dit :
La seule réalité vraie, c’est l’œuvre.
14En ajoutant que l’œuvre, c’est aussi, et même avant tout, celle de Shakespeare interprétée brillamment à la scène par la compagnie THISBÉ.