IV. Arts graphiques et nouveaux media https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1567 Shakespeare en devenir N°14 — 2019 fr jeu., 14 nov. 2019 20:52:45 +0100 jeu., 14 nov. 2019 20:52:45 +0100 https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1567 0 Comicking Romeo and Juliet in the Digital Age, or How to Do Things with Panels and Pixels https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1762 The present essay examines how Romeo and Juliet is when adapted as a webcomic and is illustrated with emojis in paper editions that emulate digital conversation platforms. Part of the argument is a larger issue which is the use of stick figures and emojis to represent the characters visually as both have in common the aim to simplify and steer away from realistic figuration while often revealing elements of the “cute” as theorised by Sianne Ngai. Furthermore, webcomics embrace a global and multimodal approach whereby the medium itself allows the artist-illustrator to cross-reference visual adaptations with other discourses. In spite of the apparently reductiveness of emojified pixels and/or digital panels, and the temptation to perceive in those adaptations a degree of decaffeinated Shakespeare, it is argued that the visual rhetoric and performativity which underpin those modes of representation are multifunctional and are thus in keeping with rhizomatic Shakespearean networks as defined by Douglas Lanier. They also gesture in more ways than one toward Shakespeare’s text when it is staged and permanently reappropriated in sight and sound. Cet article interroge Roméo et Juliette adapté sous forme de strips publiés sur un blog en ligne, ou avec des émojis dans une version imprimée qui simule la communication numérique sur les réseaux sociaux. Il s’intéresse notamment à la façon de représenter visuellement les personnages à l’aide de bonhommes-allumettes ou avec des émojis en postulant que le dénominateur commun est la résistance à une figuration de type réaliste. Ces modes de représentation ne sont pas éloignés de ce que Sianne Ngai a théorisé sous le terme « cute ». D’autre part, les strips en ligne constituent une approche multimodale, globalisante et un moyen de communiquer qui permet à l’artiste-illustratrice de croiser la dimension visuelle avec d’autres formes telles que la musique. Bien qu’à première vue, les strips et les émojis peuvent sembler réducteurs et qu’il est tentant de voir dans ces adaptations du Shakespeare « décafféiné », le propos consiste à démontrer que ces modes graphiques déploient une rhétorique visuelle et une performativité propres qui renvoient à ce que Douglas Lanier a défini comme les réseaux rhizomatiques shakespeariens, en empruntant le concept à Deleuze et Guattari. De fait, les pixels des émojis ainsi que les strips dessinés et diffusés sur la toile offrent l’occasion de repenser le rapport de ces pièces à la mise en scène et à la réappropriation de la dramaturgie constamment renouvelée, en sons et en images. dim., 08 déc. 2019 17:52:29 +0100 https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1762 « Veronaville » : étude de cas d’une référence shakespearienne dans un jeu vidéo https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1780 Cet article porte sur les liens que les jeux vidéo entretiennent avec le théâtre de Shakespeare. L’esthétique essentiellement immersive de ce divertissement relativement nouveau semble s’opposer à une expérience théâtrale qui attire de façon répétée l’attention des spectateurs sur la nature dramatique du spectacle auquel ils participent. Cette analyse prendra pour exemple une référence à Shakespeare dans un jeu de simulation, Les Sims 2, qui propose aux joueurs de faire évoluer des personnages à la manière d’un jeu de poupées. Le quartier nommé « Veronaville » y est entièrement habité par des personnages shakespeariens pré-créés par les concepteurs du jeu : on retrouve donc Roméo et Juliette bien entendu, mais aussi Titania et Obéron, ou encore Caliban. Nous verrons que cet exemple remet en cause l’idée préconçue selon laquelle l’esthétique immersive du jeu vidéo s’oppose à l’esthétique dramatique. This paper explores the links between video games and Shakespeare's theatre. The essentially immersive aesthetics of the relatively new form of entertainment offered by video games seems to contrast with a theatrical experience that repeatedly draws the audience's attention to the dramatic nature of the performance in which they participate. This analysis will focus on a reference to Shakespeare in a simulation game, The Sims 2, which allows players to play with characters as they would in a doll game. The district named “Veronaville” is entirely inhabited by Shakespearean characters pre-created by the game's designers like Romeo and Juliet of course, but also Titania and Oberon, or Caliban. We will see that this example challenges the preconceived idea that the immersive aesthetics of video games is opposed to the dramatic aesthetical experience. dim., 08 déc. 2019 18:16:05 +0100 https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1780 ‘What are you doing?’: Re-Claiming Juliet’s Agency in the YouTube Series Sassy Gay Friend https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1806 This essay considers the Romeo and Juliet-themed episode of the YouTube series Sassy Gay Friend, exploring the ways in which this somewhat unlike source arrives at a nuanced reading of Juliet’s suicide and its link to female agency. As the short adaptation of Juliet’s suicide scene suggests, Shakespeare presents the lovers’ deaths as far from inevitable. In both the play and its adaptations, Juliet’s death in particular is portrayed as the avoidable result of mere teenage folly, a mere re-action to male action. In re-writing Juliet’s suicide scene as well as its outcome, the Sassy Gay Friend not only re-claims the agency that Shakespeare endows her with up to this moment in the play but that has been lost in the cultural myth of tragic inevitability surrounding the text. Also, in line with YouTube’s design as a dialogic platform that enables conversation between users, the series opens up ways of interrogating critical views and exploring how Shakespeare’s texts productively speak to 21st-century concerns – in this case, debates surrounding female agency. Cette étude décrypte l’épisode dédié à Roméo et Juliette dans la série YouTube appelée Sassy Gay Friend et explore la façon dont le medium, quelque peu improbable dans ce cas, parvient à nuancer la lecture du suicide de Juliette et son lien avec l’autorité féminine. À l’instar de Shakespeare, la courte adaptation de la scène du suicide de Juliette dans la série Youtube présente la mort des amants comme inévitable. Dans la pièce et ses adaptations, la mort de Juliette est dépeinte comme découlant tout particulièrement de la folie adolescente et comme étant une ré-action à l’action masculine. En récrivant la scène du suicide de Juliette, ainsi que son dénouement, Sassy Gay Friend revendique l’autorité que Shakespeare confère à la jeune-fille jusqu’à ce moment de la pièce alors même que l’idée d’un tragique irrémédiable a prédominé dans l’imaginaire collectif jusqu’alors. En outre, dans la logique YouTube dont le dessein est de faciliter l’intéraction entre Youtubers, la série ouvre le champ de la critique en explorant la façon dont les pièces de Shakespeare répondent efficacement aux intérêts du XXIe siècle et, dans ce cas précis, comment elles alimentent les débats sur l’autorité féminine. lun., 16 déc. 2019 13:50:59 +0100 https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1806 Roméo et Juliette à l’épreuve des jeunes lecteurs  https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1850 Le texte de Shakespeare a été remanié par de nombreux auteurs et médias et, depuis le XIXe siècle, celui-ci a aussi été modifié pour les enfants. Cet article se propose d’analyser six réécritures de Roméo et Juliette dans les albums pour enfants, dont trois en langue anglaise et trois en français. Dans une écriture à quatre mains, nous examinons la façon dont le texte a été changé à la fois au niveau de la forme (du vers à la prose et du théâtre à la fiction) et du fond pour intéresser et captiver un jeune public qui découvre Shakespeare parfois pour la première fois. L’élément pictural ainsi que la place de l’amour charnel, de la violence et de la mort dans ces albums sont également étudiés. Shakespeare’s text has been reworked many a time by many an author but since the XIXth century it has also been made available to children. This article analyses six rewritings of Romeo and Juliet for children in picture-books, three in English and three in French. We examine how the text was modified both in style (going from verse to prose and from theatre to fiction) and content in order to captivate a young audience who may be discovering Shakespeare for the very first time. The addition of pictures will also be discussed as well as the adjustments made for the rendition of lust, violence and death on the page. ven., 27 déc. 2019 17:04:05 +0100 https://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr:443/shakespeare/index.php?id=1850